Méditation et addictions : une solution ? Alors que les addictions maintiennent le cerveau dans un état illusoire, la méditation rattache l’homme à la réalité.
Est-il alors possible d’utiliser la méditation comme solution aux addictions ?
Dans cet article, nous verrons que cette méthode est déjà utilisée dans des cliniques soignant des personnes en prise avec des addictions.
La méditation est un puissant outil contre la dépendance pour restaurer votre santé.
Voyons comment méditer peut permettre de sortir du cercle vicieux des addictions.
1. Les addictions : une recherche de l’ailleurs ?
La prise d’alcool, de drogues ou de toutes autres substances modifiant notre conscience nous détachent momentanément de la vie concrète.
Lorsque la consommation de telles substances est ponctuelle, il peut s’agir d’une simple envie de déconnecter – ou d’avoir une vision déformée – du présent dans un but récréatif.
Lorsque nous entrons dans une situation d’addiction, il existe un manque pathologique à combler ou un besoin de fuir la réalité. Celui-ci peut être conscient, mais le plus souvent inconscient.
La tentative de réparation de situations traumatiques inconscientes se cache derrière la plupart des formes d’addictions.
La dépendance tentera désespérément de combler les vides. Cependant, par le caractère éphémère de ces substances addictives, cette tentative sera bien évidemment vaine.
A l’instar du mythe de Sisyphe, il faudra renouveler la tentative encore et encore sans résultat définitif. Remettre l’ouvrage en permanence sur le métier à tisser.
L’addiction est reconnue majoritairement pour la prise quotidienne de drogues et d’alcool.
Cependant, la prise anarchique de nourriture et la consommation quotidienne de cigarettes en sont aussi et sont beaucoup plus difficiles à admettre par les personnes concernées.
Dans un autre registre, l’ingestion de certaines plantes hallucinogènes est parfois effectuée dans le but de vivre une expérience spirituelle.
Ces plantes permettraient d’accéder à des zones du cerveau que nous ne sommes pas entraînés à activer par nous-mêmes. Ici encore, l’objectif est l’expérience d’un ailleurs mais surement pas une exploration du réel.
Être pleinement conscient, c’est être véritablement ancré dans la magie de l’ici et maintenant.
L’homme cherche une fois de plus à expérimenter autre chose que sa vie réelle par la consommation de ces plantes. La promesse d’un paradis ne sera encore une fois qu’illusoire en empruntant cette voie.
Pourquoi aller chercher ailleurs ce que nous avons disponible en nous ? Il suffit simplement de s’asseoir et de méditer pour laisser tranquillement la plénitude s’installer définitivement.
Nous ne sommes pas séparés des autres. Nous ne sommes jamais seuls. Nous ne sommes jamais vides lorsque nous vivons la réalité du présent, mais pour cela il vous faut expérimenter par vous-même.
2. Méditation et addictions : une solution efficace
Les addictions et les dépendances peuvent être variées (drogue, alcool, tabac, nourriture, jeu, sexe, etc.).
L’individu est piégé dans un besoin constant et répétitif qui lui cause un tort physique, psychologique, social, ou autre.
Ceci est vrai, que l’élément provoquant la dépendance soit extérieur (substance addictive) ou intérieur (facteur psychologique) à ce dernier.
Toutefois, avant que les causes extérieures deviennent addictives, il existe le plus souvent au préalable une raison psychologique inconsciente que l’acte de dépendance tentera désespérément de réparer.
Le plaisir est éphémère et dans ce cas à renouveler sans cesse. La dépendance, c’est l’attachement.
La dépendance revient à ne pas accepter ce qui est et tenter de figer le temps dans l’espace du plaisir éphémère qui soulage momentanément la blessure inconsciente.
Depuis plusieurs années, la recherche se penche sur l’utilisation de la méditation comme solution aux addictions.
Suite au travail du professeur Jon Kabat-Zinn sur la méditation de pleine conscience, un programme a été spécifiquement pensé pour l’utilisation de la méditation de pleine conscience contre les rechutes dans le cadre de traitements d’addictions (MBRP).
La méditation permettrait de déconstruire progressivement les associations mentales générées par l’addiction. La première recherche a été réalisée aux États-Unis sur un groupe composé de 168 personnes, dans une clinique des addictions.
Comparativement au groupe témoin soumis au traitement habituel, une baisse considérable de la consommation et de l’envie de consommer a été observée chez les participants au MBRP.
Le docteur Véronique Peim, addictologue en Suisse, utilise la méditation dans ses traitements. Ses recherches révèlent qu’il est effectivement possible de modifier le rapport aux addictions grâce à la plasticité du cerveau.
« Le cerveau, parce qu’il y a une plasticité, parce qu’on n’est pas figé, grâce à la pratique de la méditation, va finalement se modifier même si on a une addiction ancienne. Eh bien, petit à petit, les réponses aux stimuli du craving vont être modifiées dans notre cerveau lui-même ».
3. Méditation et addictions : prendre du recul et avancer plus sainement
Alors que l’addiction implique une perte de contrôle sur nos actions, la méditation se révèle être un puissant outil pour s’en défaire. En effet, la méditation permet de :
- Reprendre le contrôle de son mental et de ses pulsions. En méditant – et donc en calmant son mental – il devient possible de prendre du recul sur le déclencheur de l’envie et sur les réactions qu’il engendre. En prenant cette position d’observateur, la personne en prise avec l’addiction peut reprendre graduellement le dessus sur sa situation. Elle peut aussi se défaire de l’automatisme dans lequel elle est emprisonnée.
- Observer la situation telle qu’elle est. Ceci peut permettre d’accepter les situations d’inconfort provoquées par l’envie en les regardant avec clairvoyance et sans jugement.
- Recommencer à faire des choix conscients. L’addiction entraîne la perte de choix, puisque la personne qui en est victime agit par impulsion. En méditant, cette personne retrouve sa capacité de choisir ce qui est bon pour elle. Elle se donne donc l’opportunité de sortir de son état de victime. L’estime de soi est alors largement améliorée puisque la personne se sent à nouveau au volant de sa vie, plutôt qu’en position de passager subissant ce qui lui arrive.
- Prendre conscience du manque que l’on tente de remplir à travers l’addiction ou de la partie de soi que l’on rejette. En situation d’addiction, il peut être très difficile – et effrayant – d’avoir conscience de la véritable source du problème. Ici encore, la méditation peut permettre, en remettant notre cerveau dans un état de calme et de conscience, de nous faire voir la part de nous qui aurait besoin d’attention.
- Prendre réellement conscience du danger dans lequel l’addiction enferme. Là encore, il n’est pas toujours évident d’avoir pleinement conscience des conséquences de l’addiction lorsque l’on y est émergé. La méditation permet ce recul nécessaire pouvant insuffler une réelle volonté de s’en sortir.
La méditation est donc parfaitement indiquée comme solution aux addictions qu’il s’agisse d’addictions alimentaires afin de perdre du poids, d’addictions aux drogues, à l’alcool, aux jeux, d’addictions médicamenteuses pour s’apaiser ou arriver à dormir.
S’il est parfois nécessaire d’avoir recours à d’autres traitements afin de venir à bout d’une addiction et se soigner, la méditation est, dans tous les cas, une pratique à adopter pour une vie plus saine et équilibrée.
Se rattacher à l’ici et maintenant, c’est accepter de vivre ce que la vie nous offre de vivre sans résistance, et donc sans engendrer de souffrance.
Ainsi nous avançons sereins dans notre vie et nous pouvons vieillir en conservant notre dynamisme et notre appétence à toutes les joies offertes (y compris en boostant notre libido).
Vous l’avez compris, méditer vous permettra de faire face à de nombreuses difficultés de l’existence.
La méditation est également bénéfique quand on souffre d’acouphènes permanentes ; ce n’est pas une addiction à proprement parler mais plutôt une obsession . Le cerveau est focalisé en permanence sur le bruit qu’il perçoit. Grâce à la méditation, l’esprit l’accepte et s’en détourne jusqu’à l’oublier partiellement par moment ; un vrai bonheur !
Bonjour et merci pour cette article…
Je pratique la meditation depuis quelques annees pleines consciences..
Je suis formé en therapie breves pour les addictions …et suis tres intéressé par votre article et c est resultats… je vais approfondir …
Le passage sur les plantes hallucinogenes est dommage. Psychédélique signifie qui manifeste l’esprit. J’utilise la méditation et de temps en temps des plantes aux propriétés psychédéliques enthéogènes dont les articles ne manquent pas sur leur efficacité dans l’addiction. En tant que membre de la Communauté Psychédélique Francophone CPF, nous avons beaucoup de mal encore à faire savoir que drogues et psychédéliques n’appartiennent pas au même monde.
D’aucun dirons que l’usage de psychédéliques c’est la recherche de paradis artifciiels. C’est une phrase qu’on entendra seulement de personnes qui en auront jamais fais l’expérience. Et ceux qui en auront fait l’expérience seront quelque peu désapprouvés parce qu’ils savent pertinemment de quoi il s’agit. L’accès à des traumas, ceci bien sûr en sachant ce qui signigie le set and setting, le contexte de voyage et le mindset. Le travail possible ensuite est intéressant. La vision des choses sous psychédéliques retire les filtres quotidiens. Ainsi l’exercice du masque concave convexe en a révélé ces aspects.
De toute façon il s’agit évidemment de deux choses très différentes. Mais mes premiers voyages, m’ont convié à m’intéresser à l’instant présent. La prise de Psilocybes ou de lysergamides tels que le LSD permettent une connexion plus profonde et les méta analyses révélant des vertus anti inflammaoires, immunostimulant, et pour la DMT, que nous avons déjà dans notre cerveau, stimule la neurogenese. Je tenais juste à corriger cette partie de l’article qui ne correspond absolument pas à la réalité. La réalité est conceptuelle en plus. Si vous observez finement comment fonctionne une substance psychédélique (je n’utilise pas hallucinogenes car cela suggère des hallucinations, alors que ce sont des hallucinoses, qu’on sait qu’on a avalé des champignons et qu’on vit l’expérience grâce à cela. Un voyage est éprouvant. Et on ne souhaite du tout être en permanence dans cet état. Mais progressivement les personnes éclairées retirent des années de lessivage de cerveau ou sont misent dans le même panier drogues addictives obscuricissant la conscience et psychédéliques, qui sont des outils thérapeutique extrêmement efficaces mais aussi à utoiseer avec beaucoup de précautions. En complément d’expériences psychédéliques m’ayant permis de me reconnecter de diminuer les envies et de subitement retirer ma dépression, la méditation quotidienne elle, vient être un formidable outil permettant, pour mes deux approches, d’améliorer mon rapport à moi même et agir efficacement sur la plasticite neuronale.
Cordialement
Demeurer dans la véritable nature consiste à ne rien faire de spécial.
Belle soirée
Christophe