Aujourd’hui, j’aimerais aborder un thème passionnant qui me permet de vous parler de l’équilibre entre l’esprit et le corps : la méditation et les arts martiaux.
Dans cet article, vous verrez que l’un ne peut exister sans l’autre, ce qui nous amène à réfléchir à l’influence du mental sur nos capacités physiques.
Voici une manière de méditer au quotidien. Je vous fais découvrir le Mokuso, la méditation des arts martiaux, et je vous explique pourquoi le lâcher-prise et l’intuition sont des outils essentiels à l’art du combat.
Prêt à saisir le lien fondamental qui existe entre méditation et arts martiaux ? On y va !
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1. Mokuso : la méditation des arts martiaux
La méditation fait partie intégrante de la pratique d’un art martial.
Que l’on parle de judo, de karaté, d’aïkido ou de toute autre forme d’art martial, ces pratiques sont l’union de la force mentale et physique, de manière indissociable.
Méditation et arts martiaux ne font donc qu’un.
Le terme Mokuso définit les courtes séances de méditation traditionnellement pratiquées en début et en fin de pratique d’un art martial japonais.
Le Mokuso précédant la pratique de l’art martial permet de tranquilliser l’esprit et de se détacher de tout ce qui occupe le mental afin d’être physiquement et mentalement présent dans le dojo.
Il permet aussi une concentration totale pour la séance d’art martial à venir.
Le Mokuso clôturant la séance sert à retourner au calme et à se recentrer après une activité intense.
Ces séances de méditation ont pour but de travailler et de clarifier l’esprit du combattant.
Pour être un bon combattant, on dit qu’il faut maîtriser trois aspects fondamentaux : l’esprit, la technique et le corps (shin, wasa et thai).
Cependant, selon le maître zen Taisen Deshimaru, l’esprit (shin) prime sur la technique et le corps.
Le travail de l’esprit mène à la fluidité et la maîtrise du geste, la juste concentration et la maîtrise du corps.
Voilà une citation de son ouvrage Zen et arts martiaux :
“Dans les arts martiaux japonais des temps anciens, un seul geste juste donnait la mort. D’où la lenteur, la concentration des mouvements avant l’attaque. Un coup, et c’est fini : un mort, parfois deux, si partaient deux coups justes. Tout se joue en un instant. Dans cet instant-là, l’esprit décide tout, technique et corps suivent. Dans tous les sports aujourd’hui existe un temps d’attente; dans les arts martiaux, il n’y a pas de temps d’attente : si l’on attend tant soit peu, on est perdu, l’adversaire en profite. L’esprit doit être sans cesse concentré sur la situation, prêt à agir ou réagir. D’où son importance primordiale.”
Pour ma part, je ne sépare pas l’esprit, la technique et le corps. Lors d’une attaque réelle il est trop tard pour penser.
Le corps sait ce qu’il doit faire et la technique apprise jaillit sans réflexion et s’adapte au contexte.
C’est ce que je nomme le processus de la création immédiate.
C’est autre chose que le « vous » qui agit. Pour que cela se produise ainsi, ce n’est pas l’adversaire que vous devez vaincre, mais votre ego.
Vous pourrez être le meilleur technicien, si vous ne pratiquez pas la méditation, vous n’aurez pas cet esprit et ne pourrez franchir les limites du physique…
Le combat ce n’est pas un, deux ou trois gestes, ce n’en est qu’Un.
C’est un seul et unique, du début à la fin. Un souffle qui s’élève et qui précipite votre adversaire dans le vide absolu.
Saisir le moment présent et laisser faire, voilà l’attitude juste des arts martiaux.
À ce niveau de pratique, plus subtil, la méditation permet la vacuité.
Vacuité et technique irréprochable poussent l’art du combat vers des prouesses insoupçonnées quasi-mystiques.
L’art du combat devient alors l’art du « non-agir » qui ne signifie pas, comme il laisse à penser, ne rien faire mais davantage laisser faire au-delà de soi-même.
Ne pensez pas y parvenir sans intégrer la pratique de la méditation car c’est la clef sans porte.
2. Méditation et arts martiaux | La maîtrise de l’art du combat
Faisons un tour au Japon.
Les samouraïs étaient et demeurent un exemple de maîtrise de soi.
L’air stoïque devant l’épreuve faisait partie de leurs plus grandes armes.
Leur puissance résidait dans l’équilibre parfait entre l’esprit et le corps.
Pour parvenir à cela, ils utilisaient la méditation afin de puiser dans leur force intérieure, mais aussi pour se détacher de la peur de la mort.
Entre méditation et sens profond de l’honneur, ces guerriers étaient hautement préparés à faire face à l’adversaire, sans que le mental ne soit une barrière.
Ils agissaient selon le code Bushido, qu’ils devaient respecter sans faille.
Ce code était composé de 7 vertus principales qui sont : la justice, le courage, la bienveillance, le respect, la sincérité, l’honneur et la loyauté.
Ces hommes, prêts à donner la mort ou à faire couler leur propre sang pour l’honneur, agissaient avec une droiture impeccable, inspirée du zen.
Nous pouvons nous-même apprendre à dépasser la peur de la mort grâce à la méditation.
Lorsque nous apprenons à vivre avec une profonde sérénité, nous nous mettons naturellement face à une vérité inéluctable : la mort n’est que celle de l’ego.
Méditer permet de se sentir solide dans toutes les facettes de la vie : les heureuses comme les difficiles.
C’est pourquoi méditation et arts martiaux sont indissociables : la méditation permet d’appréhender le combat avec paix et légèreté d’âme, afin que la peur n’entre pas dans la danse martiale.
Dans l’art du combat, où le corps est directement mis à l’épreuve, il est important de travailler sur son ennemi intérieur qui renferme les doutes et la peur.
La méditation va permettre d’élaborer ce travail sur soi-même.
Nous sommes notre plus grand ennemi car nous sommes capables de semer la graine poison de nos défaites.
Si vous méditez, vous saisirez l’impermanence de la vie et vous n’irez plus au combat de la même façon.
Lors d’un affrontement, nous pouvons constituer notre plus grand handicap car, avec notre esprit, il est facile de semer le doute sur le déroulement du combat, perdre confiance en nous et nous fragiliser face à notre adversaire.
Grâce à la pratique régulière de la méditation l’ennemi rencontrera un combattant plus serein et détaché de la notion de vaincre ou de perdre.
La méditation alliée à l’art du combat permet d’être totalement en phase avec soi-même, physiquement comme mentalement et spirituellement.
3. Le lâcher-prise : puissance dans la légèreté
Dans la pratique des arts martiaux, la méditation accompagne le lâcher-prise, indispensable à tout bon combattant.
Lorsque le combattant médite quotidiennement, il est pleinement concentré dans l’ici et le maintenant, sans que le mental ne représente un frein à ses actions.
Totalement disponible, il peut accéder à des ressources bien plus importantes que le seul apprentissage de l’art martial et le développement de sa force physique.
Il n’est plus dans le calcul, il se laisse porter par le combat et surtout par son intuition aiguisée par la méditation.
Il est entièrement présent. (Bien entendu, c’est parce qu’il maîtrise son art et qu’il a fortifié son corps, qu’il peut se permettre de lâcher prise et de se laisser guider par l’intuition.)
Nous en revenons au shin, wasa et thai : esprit, technique et corps, qui ne forment qu’un dans la pratique d’un art martial.
Pour en apprendre davantage, je vous conseille de lire l’article de Marvin du blog Corps et esprit martial intitulé « Améliorez vos performances grâce au Mokuso »
Ainsi, l’intuition prend le pas sur le contrôle : sur l’ego.
Avec la méditation nous réalisons que l’ego n’est pas surpuissant, qu’il ne peut pas tout.
Une énergie plus grande que la “personne pensante” entre dans la danse et guide le combattant.
Ce lâcher-prise et cette expression de l’intuition permettent une fluidité, une spontanéité et une précision dans les gestes.
Cet état méditatif apporte une plus grande réceptivité et une sensibilité accrue à ce qu’il est en train de se passer.
En raison de cette disponibilité totale du combattant, il peut s’harmoniser avec l’autre.
Cette énergie qui le porte lui permet de ne former qu’un tout avec son adversaire.
Il n’existe plus de séparation entre soi et l’autre.
Enfin, comme je le mentionne souvent, la méditation est l’acceptation de ce qui est et de ce que nous sommes.
Dans le contexte d’un art martial, méditer amène à créer son style en fonction de ses propres aptitudes physiques et de son intuition.
C’est l’apprentissage de l’évolution progressive en fonction de ce qu’il nous est possible de faire mais aussi de l’écoute totale de soi dans la créativité.
C’est aussi apprendre à se détacher des règles strictes afin de s’exprimer soi-même, tout en respectant l’art du combat.
Méditer, c’est se diriger pas à pas vers la rencontre d’un soi-même en évolution constante mais c’est également apprendre à ne plus être prévisible et à créer la réponse la plus appropriée à la question que nous pose notre adversaire en s’opposant.
L’art martial devient au fil du temps, l’expression de ce que nous sommes. A un certain niveau de pratique, il n’existe que des combattants et plus de style.
La pratique d’un art martial peut mener à trouver son propre équilibre entre calme mental et puissance physique.
Nous pouvons, dans tous les cas, nous inspirer de cette philosophie d’harmonie entre le physique et le mental, quelle que soit l’activité physique pratiquée.
Rappelez-vous qu’il est tout aussi important de méditer que de faire du sport (et de manger sainement) pour une vie équilibrée à tous les niveaux.
Maintenant, racontez-moi : quelle activité pratiquez-vous et parvenez-vous à utiliser l’esprit de la méditation dans votre pratique sportive ?
Pour aller plus loin…
De nombreuses activités quotidiennes sont également propices à la méditation. Vous trouverez ici quelques suggestions :
Le maire de tous les éléments non