Voici le dernier volet de ma série d’articles Vivre le moment présent.
Précédemment, vous avez pu comprendre pourquoi plus vous avancez en âge et plus vous avez l’impression que le temps accélère.
Vous avez également intégré pourquoi nous passons plus de temps à fuir le présent plutôt que de nous en servir pour nous construire une vie meilleure.
Aujourd’hui, dans ce troisième et dernier article, je vais vous démontrer qu’en vivant au présent vous allez booster votre communication et transformer vos simples bavardages en de magnifiques discours contribuant à votre succès.
Par une simple assiduité au moment présent, vous érigerez la parole au rang d’art.
Finis les incompréhensions interminables, les disputes qui n’en finissent plus, les quiproquos qui vous font perdre votre temps et celui des autres. Enfin, communiquer va prendre tout son sens.
Mais au fait, savez-vous ce que vous voulez faire lorsque vous communiquez avec la parole, lorsque vous exprimez une idée ? Vous désirez qu’on vous entende, vous voulez faire passer une idée, combler le vide d’un silence qui vous gêne, avoir raison ou simplement exister ?
Qu’est-ce que la communication et que faites-vous vraiment lorsque vous communiquez ?
1. La communication
La communication c’est transmettre les idées de manière que vos interlocuteurs les perçoivent le plus fidèlement possible, mais c’est également recevoir les pensées des autres sans que celles-ci subissent le filtre de notre propre pensée.
Dit plus simplement, bien communiquer, c’est savoir écouter l’autre sans préjugé et lui parler afin qu’il entende ce que vous voulez véritablement lui dire.
Mais comme vous avez pu le remarquer des milliers de fois, la communication ne se passe que très rarement de cette manière.
Bien trop souvent, l’échange est compliqué et une discussion anodine peut tourner au désastre en un claquement de doigts.
2. Les raisons d’une mauvaise communication
Les mots n’ont pas la même signification pour tout le monde et les phrases ne résonnent pas de la même manière dans nos cerveaux. Prenons un exemple : le mot « sécurité », pour un sapeur- pompier n’aura pas la même signification que pour un adolescent de 15 ans.
Tout dépend de l’histoire de chacun et du contexte. En outre, plus vous communiquez sur des concepts abstraits, plus vous prenez des risques, car chacun va élaborer ses propres concepts et s’emmurer dans ses croyances.
Qui plus est, un écart de pensée va se creuser en fonction des différences qui se construisent au fur et à mesure de la vie.
D’autres points et pas des moindres peuvent être néfastes à une bonne communication. Un ego trop présent dans une discussion peut transformer un dialogue en monologue et rompre une communication harmonieuse.
Ne pas être attentif aux arguments de votre interlocuteur engendrera également une mauvaise communication.
En bref, nous communiquons mal car :
- les mots n’ont pas la même valeur sémantique pour tout le monde
- avec le temps qui passe, la pensée a tendance à se fermer
- L’ego s’empare fréquemment d’un dialogue et le monopolise en frustrant les autres.
- Nous anticipons nos réponses au lieu d’être dans une écoute attentive
- Nous ne sommes pas dans la présence du moment présent
3. Comment faire pour établir une bonne communication ?
a. L’ouverture
Le premier point est de rester ouvert.
Il s’agit de considérer l’autre comme une personne ayant un vécu, une culture différente de la vôtre et des informations différentes. Il convient donc d’accepter ces différences plutôt que de vous opposer systématiquement.
Comme prérequis, avant toute discussion, vous devez considérer que vous allez vous enrichir des informations apportées par votre interlocuteur.
Vous devez être vigilant à ce que votre égo ne profite pas de la discussion pour crier au monde qu’il a en tout point raison.
Un égo surdimensionné met tout le monde dans l’embarras.
Combien de fois dans les discussions nous assistons à des égos finalement peu sûrs d’eux qui cherchent à vaincre l’autre plutôt que de créer un échange bienveillant et enrichissant pour tous.
L’égo cherche à soumettre l’autre et à démontrer l’étendue de son pouvoir. La discussion, pour celui qui ne s’en méfie pas, peut devenir très vite un champ de bataille.
Afin d’éviter cela, ayez toujours à l’esprit que, sur un champ de bataille, lorsque les soldats se retirent à la fin du conflit, on contemple davantage le triste spectacle qu’ils laissent derrière eux qu’une pseudo victoire toujours incomplète et éphémère.
Avoir raison est-ce si important et cela vaut-il que nous nous fermions à l’autre ?
b. La présence au présent pour une bonne communication
Après cet état d’esprit d’ouverture, prémisse obligatoire à toute bonne communication, le deuxième –et non moins essentiel– point est la concentration sur le moment présent.
Lorsque l’autre parle, vous devez écouter et ne faire que cela.
C’est-à-dire ne pas interpréter les paroles de l’autre, ne pas non-plus formuler des embryons de répliques pendant qu’il parle.
Vous devez vous concentrer exclusivement sur ce que dit votre interlocuteur et ouvrir grand vos oreilles.
Vous aurez tout le temps pour lui répondre et exprimer vos idées. Ce qui est unique, c’est ce moment d’écoute où vous entendrez quelque chose de nouveau.
Ce n’est pas ce moment où vous tournez sur vous-même comme le ferait un disque rayé sur une platine à vinyle.
S’exprimer, c’est resservir aux autres ce que vous savez déjà, alors qu’écouter c’est vous donner la possibilité d’enrichir vos réflexions et donc de faire progresser votre point de vue.
Couper la parole, c’est anticiper son droit de réponse et frustrer l’interlocuteur alors que, se concentrer sur son écoute, c’est lui donner la possibilité d’exister.
Pour ce faire, vous ne devez pas penser à ce que vous allez bien pouvoir lui répondre. Arrêtez cette anticipation et vous verrez qu’au moment de vous exprimer vous serez plus détendu, plus spontané.
En vivant en pleine conscience cette écoute dans le présent, vous deviendrez plus créatif et spontané.
Lorsque vous prendrez la parole, vous serez également davantage écouté et vous pourrez ainsi à votre tour exprimer vos idées en toute liberté.
Etre concentré sur le présent vous assure de la sincérité dans votre relation à l’autre. Et cela change tout.
Vous envoyez le message : « Je t’écoute, je suis là pour toi, ce que tu me dis m’intéresse, tu ne parles pas dans le vide, tu m’apportes quelque chose, tu m’es utile. »
Cela fait toute la différence dans une discussion. C’est un atout considérable dans votre relation aux autres et cela dans toutes les formes de relation.
Il se peut que, malgré votre démarche positive, votre interlocuteur ne vous laisse pas de place pour vous exprimer.
Ce n’est pas grave, laissez-le s’épuiser puis « lavez-vous les oreilles » et passez à autre chose. N’essayez pas de faire entendre à un sourd vos arguments, c’est peine perdue.
- La sphrère personnelle : Un ami se confie sur ses problèmes : En étant ici et maintenant, à 100 % avec lui, vous allez lui donner toute l’écoute nécessaire. Vous pourrez ainsi cerner ses problèmes et peut-être lui apporter les solutions dont il a besoin.
- La sphrère professionnelle : Vous exercez, par exemple, le métier de professionnel de la santé : Une concentration accrue au moment présent sur ce que vous entendez ou observez, vous permettra un diagnostic plus sûr. Cette bonne attitude vous garantira de ne pas passer à côté d’un point important de la pathologie de votre patient durant la consultation. Vous pourrez lui apporter alors toute l’aide nécessaire. Vous exercez le métier de commercial : Ecouter votre client avec l’attention du moment présent vous permettra d’entendre et de cerner ses besoins afin de lui apporter le bien ou le service dont il a besoin.
Tout est une question d’attention et cela ne peut se faire que si vous vivez le moment présent.
Lorsque vous faites autre chose (ne serait-ce que d’élaborer dans votre tête une liste de courses ou de penser au superbe week-end à venir) vous perdez l’attention.
Lorsque vous perdez cette attention vous perdez du même coup l’intention nécessaire à une bonne communication.
Vous devenez un robot mécanique, dépassionné et sans âme. Vous abandonnez l’humanité qui vous anime.
L’anticipation du futur ou la revisite des souvenirs sont des attitudes néfastes à une communication de qualité.
La plupart des humains fonctionnent ainsi sans attention et sans intention. Leurs tâches sont effectuées machinalement.
Leur vie s’égrène sans la conscience du moment présent et, de ce fait, se retrouve sans relief.
c. L’apprentissage d’un nouveau mental
Nous sommes des émetteurs-récepteurs. Nous vivons en interaction avec notre entourage. Nous nous nourrissons de nos échanges.
Il ne se passe pas une journée sans que l’extérieur ne nous traverse. Nous communiquons avec tout ce qui nous entoure à l’aide de nos cinq sens.
Notre cerveau se nourrit de ces interactions avec le monde extérieur et il se construit une idée du monde que nous partageons avec nos semblables.
Puis de cette pensée, nous créons une gamme large de sentiments (tel que l’amour pour les plus avancés d’entre nous). La vie s’écrit à chaque instant présent mais le lecteur que nous sommes n’est pas toujours au rendez-vous.
Nous sommes souvent ailleurs, préoccupés par les habituels problèmes que nous tentons de résoudre. Le présent, qui pourtant n’est pas caché, qui est devant nous, nous échappe.
Nous passons notre temps à essayer de le reconstituer dans nos mémoires par fragments.
Pourtant, il nous suffit de nous asseoir en posture et de laisser les pensées nous traverser sans les retenir pour voir réapparaitre la magie du temps présent.
Et vous ? Croyez-vous que la bonne communication s’apprend ? Et que faites-vous pour progresser vers une bonne communication ?
Répondez-moi ci-dessous en laissant un commentaire.
Pour aller plus loin…
Les bases d’une bonne communication passent en premier lieu par le fait de bien se faire comprendre car, sans compréhension, la discussion serait stérile et hors sujet.
Ensuite il est très important d’écouter l’autre, de vraiment écouter l’autre. jusqu’à accepter le fait que l’opinion de votre interlocuteur peut être différente de la vôtre.
Ainsi jour après jour, méditation après méditation, vous sentirez les bienfaits de l’esprit de la méditation et en verrez les effets positifs dans vos rapports avec les autres.
Bonjour Christophe
J’ai lu avec attention cet exposé sur la manière de bien communiquer et communiquer c’est aussi savoir se taire , ne rien dire mais être à l’écoute.
Cette disposition se doit d’être appliquée et pas seulement décrite avec des mots , ce qui n’est pas toujours évident parfois tant les idées , les passions , les partis pris et notre manque de détachement de soi sont prédominants.
Les plus beaux concepts ou les plus belles théories n’y suffisent pas si elles ne sont pas le fait d’un réel vécu sur le terrain , celui-ci se révélant être un véritable défi face aux aléas , aux « provocations » de l’inattendu , de l’imprévu du temps présent.
Nota :
Si l’usage des mots n’est pas ce qu’il y a de plus essentiel, je crois malgré tout que leur vraie définition pour se faire entendre et comprendre n’est pas quelque chose d’anodin.
Je me surprends moi-même parfois à corriger des mots, voire même des expressions que je pensais avoir assimilés en dépit de mon grand âge , c’est-à-dire dire bientôt 72 ans.
Bonjour Jean-Claude,
Effectivement tu as raison : la théorie ne sert à rien si on n’en applique pas les principes dans sa vie quotidienne. Il n’est pas aisé d’apprendre l’écoute bienveillante mais en s’y attelant chaque jour, on finit par l’utiliser naturellement tout en faisant taire cette petite voix intérieure qui fulmine. Et c’est tellement plus reposant. Certaines personnes sont prêtes à écouter l’autre comme un enrichissement mais elles sont rares. Les egos sont malheureusement souvent très dominants chez les humains, d’où l’intérêt de méditer pour éduquer son ego.
J’aime aussi beaucoup les mots sinon je n’aurais pas eu tant de plaisir à écrire mon livre. Donc je te comprends totalement.
Belle soirée
Christophe