L’humain toujours en quête d’une meilleure compréhension de lui-même décortique, analyse, scinde et catégorise. Il s’interroge et finit par s’attarder sur les différences extérieures qu’il perçoit. Dans cette grande famille qu’est l’humain, il met au centre la question sur les différences qui la compose. La plus centrale est bien sûr la suivante : la différence Homme/Femme. Cette question qui rassemble ou qui divise se pose à tous les niveaux de la vie. Aucun contexte n’est épargné, y compris celui des pratiques spirituelles. La suite de cet article essaiera de répondre à la question La femme et la spiritualité. La place de la femme dans notre société évoluant sans cesse, il m’a paru intéressant de se pencher sur ce sujet. Ainsi nous verrons si tout le monde peut méditer.
Mon dessein est de rassembler et non de diviser. Je souhaite aujourd’hui vous informer de l’histoire et de son évolution car la nature même de Bouddha est la même pour tous. Il n’y existe pas de catégorisation homme / femme. La catégorisation n’existe que dans l’égo. En fait, la manière de le vivre est différente mais pas les fondements. Seul l’humain modifie les bases par ses interprétations et par ses actes.
En sachant cela, être une femme spirituelle ou être un homme spirituel, cela fait-il une différence ?
La place de la femme dans la vie spirituelle
Il importe de regarder l’histoire pour se rendre compte de l’évolution de la pensée. Dans les différentes religions, la place de la femme a rarement été celle de choix. Le bouddhisme non plus n’a pas été épargné, alors que celui-ci est perçu aujourd’hui comme la « religion » la plus tolérante. La question de la spiritualité féminine est délicate. Il faut savoir qu’au début de l’histoire du bouddhisme, Bouddha refusa que les femmes introduisent son ordre religieux. Il finit par accepter en soumettant ces dernières à des règles bien plus dures que celles imposées aux hommes. En effet il considérait la femme comme imparfaite et donc incapable d’aider à l’élévation des consciences, au contraire.
Aujourd’hui encore, la réalité de nombreux monastères va dans ce sens : la vie des nonnes est plus difficile et précaire que celle des moines. Dans plusieurs pays d’Asie, les nonnes revendiquent leurs droits à un meilleur statut et se cognent bien souvent à des murs de résistance au changement.
Dans certains textes bouddhiques, la femme est décrite comme perverse, proche du démon. Douloureuse constatation, lorsqu’on sait que le courant Mahayana du bouddhisme prône l’égalité homme-femme. On le sait : dans de nombreuses religions, le concept d’égalité des sexes est encore à l’état de concept. Voir une femme dire la messe est encore chose rare.
Dans les mosquées, les femmes sont séparées des hommes, si elles ont même le droit d’y accéder. On assiste cependant à des événements bousculant ces états de fait : à Londres, des femmes ont ouvert une mosquée pour femmes. Mais là encore, force est de constater que nous ne sommes pas dans l’union, mais bien dans la distinction des sexes. Alors, cette égalité dans la spiritualité, qu’en fait-on ?
Différences et similarités entre les sexes
Revenons à la base de la distinction homme-femme. Existe-t-il une réelle différence dans la nature des hommes et des femmes ? Évidemment, des différences biologiques entre les hommes et les femmes sont bien réelles. Cependant, dans nos façons de penser, d’appréhender le monde, de ressentir, qu’en est-il ?
Selon Catherine Vidal, neurobiologiste et directrice de recherche à l’institut Pasteur, la seule différence fondamentale entre un cerveau masculin et un cerveau féminin est liée aux hormones. Certaines hormones s’activent dans le cerveau féminin lors de l’ovulation, ce qui ne se produit pas chez l’homme. Pour le reste, seuls l’environnement et l’apprentissage influent sur les structures du cerveau.
« Il n’y a pas de différence anatomique entre les cerveaux des fœtus filles et garçons. Les gènes qui permettent de construire les hémisphères cérébraux, le cervelet et le tronc cérébral sont en effet indépendants des chromosomes X et Y. Le schéma structurel est donc exactement le même. » résume Catherine Vidal.
Nous sommes en droit de croire que les différences biologiques existantes entre les hommes et les femmes influent sur les comportements. Mettons tout de suite les pendules à l’heure : les hommes aussi sont victimes de changements hormonaux. Alors que les femmes vivent des fluctuations hormonales lors des règles périodiques et de l’ovulation, entre autres, les hommes subissent des variations du taux de testostérone, ce qui influe sur leurs émotions.
En parallèle, il est important de comprendre que l’humeur d’une personne dépend de bien plus de facteurs que l’état de ses hormones. Elle peut directement être influencée, par exemple, par l’énergie des personnes qui partagent sa vie. Imaginons une personne stressée. Celle-ci diffuse une énergie agressive au sein de son foyer, qui se répercute sur les autres membres de la famille. Quoi que les membres de la famille soient en train de vivre indépendamment les uns des autres, ce fait existe : ils sont tous plus ou moins influencés par l’énergie négative que répand la personne stressée.
Cet exemple a pour but de soulever le point suivant : puisque tout est lié, puisque les êtres humains, hommes et femmes, sont influencés par leur propre condition physique mais aussi par les informations que leur transmettent leur environnement et les personnes qui les entourent, la question de l’égalité homme-femme face à la spiritualité a-t-elle vraiment sa place ? Est-ce vraiment une question de sexe ?
La méditation : seulement bénéfique pour les femmes ?
Une étude effectuée pendant plusieurs années sur un ensemble de pianistes (hommes et femmes, il va de soi) a permis de constater que leurs cerveaux évoluaient en fonction de l’intensité de leur pratique. Les zones du cerveau correspondant à la motricité de leurs doigts, à l’ouïe et à la vue se sont épaissies. Cela prouve que le cerveau humain change en fonction de l’expérience vécue. Avec ces informations, penchons-nous sur la question de la méditation.
L’impact de la pratique de la méditation sur le cerveau a été démontré à plusieurs reprises. L’exercice répété de la méditation permettrait de développer de nouvelles connexions dans cet organe. L’organisation des activités neuronales en serait modifiée. C’est ce que l’on appelle la neuroplasticité, soit la propension du cerveau à changer en fonction de nos activités mentales.
Les études permettant d’en arriver à de telles conclusions ne prennent pas le sexe des participants en compte, puisque cette donnée n’est pas importante pour ces recherches. Un cerveau masculin, tout comme un cerveau féminin, bénéficie des effets d’une pratique régulière de la méditation.
L’université de Brown dans le Rhode Island, aux États-Unis, a fait du bruit en avançant – suite à une recherche sur deux groupes d’individus, l’un constitué uniquement d’hommes, l’autre uniquement de femmes – que la méditation ne fonctionnerait que sur les femmes. Leur conclusion est la suivante : les femmes, étant plus proches de leurs émotions, bénéficieraient de la méditation. Les hommes, eux, évitant “naturellement” de se pencher sur leur état émotif, seraient négativement affectés par le fait d’y être soudainement confrontés.
L’étude est intéressante, mais il convient de remettre les choses en perspective : l’échantillon est composé de 41 hommes et de 36 femmes, tous étudiants américains. Leur contexte socioculturel, leur éducation, les croyances liées à la place de l’homme et de la femme en Occident… Tous ces éléments jouent évidemment sur le résultat. Il serait particulièrement imprudent de tirer une telle conclusion à partir d’un échantillon de 77 personnes évoluant dans la même culture et dans le même environnement social.
Des méditations dédiées spécifiquement aux femmes ?
La démocratisation de la méditation prend des tournures extrêmement variées. Puisque les différences entre les hommes et les femmes constituent un sujet largement exploité, il n’est pas anormal de tomber sur plusieurs sites, livres, applications et autres proposant des méditations spécifiquement dédiées aux femmes.
C’est un fait : être une femme peut, encore aujourd’hui, être difficile dans plusieurs sphères de la vie sociale, comme illustré en début d’article avec l’exemple des nonnes bouddhistes. Que les femmes souhaitent s’entraider en proposant des méditations pour leurs semblables (en terme de sexe, bien entendu) est tout à fait compréhensible. Nous pourrions cependant nous poser la question suivante : n’est-ce pas là une nouvelle façon de diviser les genres ?
La pratique de la méditation est ouverte à tous, sans aucune différenciation de quelque sorte que ce soit. Pourquoi lui donner un genre, dans ce cas ? Ici, je ne fais qu’ouvrir le débat, je ne prétends pas qu’il s’agit là d’une pratique nocive. En effet, si certains accèdent à la paix intérieure par cette voie, je ne peux que me réjouir pour ces personnes.
La méditation et son effet sur le foetus
Si nous nous penchons sur les méditations pour femmes enceintes, il est vrai qu’elles ne semblent concerner que les femmes. Étant donné que la méditation pourrait avoir un impact positif sur le foetus, pratiquer la méditation lors de la grossesse est une excellente idée. Se connecter à soi et à son corps lors de la conception d’un enfant ne peut être que profitable pour la maman et pour le bébé, comme en parle très bien le site danse-prenatale.com.
Mais ici encore, il importe de regarder la situation dans son ensemble. Plusieurs recherches arrivent aujourd’hui à un constat intéressant : le bagage émotionnel du père est transmis aux spermatozoïdes. L’enfant recevrait donc beaucoup d’informations liées à la vie émotionnelle de son père.
Si l’on revient à l’exemple dans lequel j’illustre l’impact d’une personne stressée sur son entourage, on comprend qu’un environnement paisible est bénéfique pour une femme enceinte comme pour le bébé.
En synthétisant ces informations, ne devrait-on pas conclure que le père d’un enfant à naître aurait autant de raisons que la femme enceinte de méditer ?
Pour résumer, s’il y a bien une sphère de la vie face à laquelle nous sommes tous égaux, c’est bien celle de la spiritualité et ce quelque soit notre âge. Il est donc bien certain que l’on peut méditer enceinte, que les enfants peuvent méditer également. De même on trouve de nombreux bienfaits à la méditation pour les adolescents.
En guise de conclusion, je vous propose de vous interroger sur cette question : pensez-vous que notre véritable nature possède un sexe ?
Qu’en dites-vous ? Partagez vos réactions en commentaires !
Salut,
Wow super le constat sur la condition féminine dans la spiritualité. Je distingue que les peurs d’incompréhension vis a vis des femme sont sempiternelles et que même les plus « accueil inconditionnels » sont tombés dans « l’écueil conditionnel ».
J’aurais cru cet article signé par Mona Cholet 😁
Merci pour cette prise de conscience que la condition féminine n’aura son plus bel épanouissement que dans le futur car il est difficile de s’inspirer du passé sur ce sujet !
Merci Mathieu pour ton accueil enthousiaste de cet article. Et vive l’enrichissement du ying et du yang !
De toute évidence, non, absolument non.
Cependant, en formulant de cette façon, c’est fermé une porte sur ce qui nécessite d’être expliqué pour être entendu mais qui dans cette évidence la plus brute ne se considère pas par un langage quelconque et c’est ouvrir une porte sur ce qui n’a finalement aucunement besoin d’être intellectualise pour être compris car pour que ce qui est à l’origine soit.
Il faut en faire l’expérience.
Ceci dit, si demain, cette connaissance par l’expérience faisait jour.
Les sociologues, philosophes, psychologues verraient leur débat si riches de têtes bien pensantes annihiler par cette seule vérité.
Les bibliothèques parfois poussiéreuses et que l’on aime consulter car des grands penseurs figurent au panthéon et nous fascinent toujours autant et que l’on consulte pour trouver un semblant de réponses à nos questions en suspens depuis la nuit des temps. Elles se verraient fondre à la mise en lumière de cette vérité universelle.
Et que deviendraient ces rapports homme femme qui nourrissent cette si evidente ressemblance dans leur dissemblance et qui nourrissent des conflits culturels pour le simple fait d’exister. Peu importe ce qu’il en coûte dans cette partie de l’histoire humaine figée.
Les hommes et les femmes ont peut-être conclut un pacte silencieux avec tacite reconduction car peut-être que pour se définir, faut-il entretenir son contraire à la même existence que la sienne.
Un peu comme la nuit et le jour, le chaud et le froid etc.
L’amour est un sujet central tout comme la sexualité.
Deux aspects principaux constituant l’espèce humaine.
Ce serait peut-être tout remettre en question sur un sujet qui de toute évidence rend l’homme et la femme si heureux, épanouis, épanouissants, construisant sa vie sur leurs désirs, leurs attentes de l’union avec l’autre.
Accepter de ne pas se voir comme une partie séparée du tout en reviendrait à laisser sous-entendre que si nous n’avons plus besoin d’intellectualiser ce que nous pensons être par définition.
Alors, en conclusion, nous ne sommes rien.
Il faut juste accepter que ce sont juste des morceaux de verre aux reflets déformés, une sorte de kaléidoscope que l’on doit reconstituer en vue du tout auquel nous appartenons tous, sans aucune distinction.
J’espère de tout mon cœur que nous arriverons dans cette humanité ou une autre à cette vérité.
– L’expérience n’exclut en rien l’écrit, elle le précède
– Les différences hommes/femmes nous complètent, nous enrichissent et nous harmonisent. De leur union, nous créons la vie
– En créant en nous-mêmes l’amour, nous l’incarnons et nous le reflétons sur le monde