Savoir pardonner ? Plus facile à dire qu’à mettre en acte.
Ballotté entre les scénarios de vengeance et nos ruminations sur nos impressions d’injustice, notre ego a quelques difficultés à lâcher-prise sur ses blessures.
Il tourne en boucle et nous empêche fréquemment de tourner la page.
Une fois de plus, nous subissons la toute puissance d’un ego trop présent !
Et pourtant, si nous souhaitons nous libérer du poids du passé, notre seule issue est celle du pardon.
Nous devons apprendre à pardonner pour nous libérer de cette emprise mentale invalidante qui nous maintient dans l’immobilisme, contraire aux lois physiques naturelles du changement.
Suivez-moi, pour comprendre les vertus du pardon.
Vous saisirez dans cet article pourquoi se pardonner soi-même est tout aussi important que de pardonner aux autres.
1. Les vertus du pardon | La voie de la libération
Apprendre à pardonner, ne signifie pas que vous devez tendre la deuxième joue après avoir reçu une claque sur la première.
Il ne s’agit pas non plus de laisser les autres vous maltraiter. Non, pardonner c’est avant tout s’offrir un cadeau bien avant de l’offrir aux autres.
Le pardon est une libération que l’on s’octroie, en faisant le choix conscient de ne pas vivre en ruminant une histoire du passé.
Les effets du pardon sur le bien-être et la santé mentale sont importants. En apprenant à pardonner, on se permet de :
- Se défaire d’émotions négatives et nocives (et surtout inutiles). Ruminer une situation qui nous blesse, c’est comme se projeter un film d’horreur ou un film dramatique en permanence.
- Apprendre à lâcher prise sur le passé et se rendre disponible pour créer un avenir meilleur.
- Sortir de sa position de victime et reprendre le contrôle de sa vie. Devenir de nouveau acteur de sa vie au lieu d’être plaintif et de tourner en boucle sur la même histoire.
- Être plus indulgent avec soi-même. Pardonner, c’est aussi se détendre et se délester d’une chape de plomb !
- Communiquer plus sainement et plus efficacement. S’ouvrir au pardon, c’est s’ouvrir à l’empathie. C’est donc être plus enclin à discuter de la situation conflictuelle dans le calme, sans être submergé par ses émotions.
- Diminuer les lieux communs et les pensées limitantes telles que : “il / elle m’a fait ceci « une fois », je ne peux donc plus jamais lui faire confiance”. Il faut savoir passer des habitudes simplistes d’une cour de maternelle à l’apprentissage de comportements plus matures .
- Constater que nous sommes plus forts que ce que nous croyons. Nous pouvons très largement dépasser des événements que nous jugions auparavant insurmontables.
2. Pourquoi faut-il éradiquer l’esprit de vengeance ?
Pour certains, l’idée de vengeance est mortifiante, pour d’autres elle est jubilatoire. Cependant, ne vous méprenez pas, ces deux manières de ressentir cette idée ne divisent pas les humains en deux camps, les méchants d’un côté et les gentils de l’autre.
L’idée de la vengeance est néfaste dans tous les cas.
Même si cette mécanique de défense inconsciente paraît être inhérente, à notre réalité humaine, nous pouvons nous reprogrammer.
Vous est-il déjà arrivé de frapper avec colère une table contre laquelle vous aviez cogné votre petit orteil ?
Eh bien, même si vous avez parfaitement conscience que la table n’y est pour rien, ce réflexe vient du mécanisme de donnant-donnant qui est inscrit dans notre psychisme.
Comme l’explique Gérard Bonnet, psychanalyste, dans son ouvrage intitulé La vengeance : l’inconscient à l’oeuvre, selon ce mécanisme, nous avons besoin de savoir que “l’autre” ressent au moins la même douleur que celle qu’il nous a infligée.
Comme l’explique Francesca Giardini, chercheuse en sciences cognitives, dans cet épisode de podcast portant sur la vengeance, nous désirons nous venger afin de rétablir un équilibre rompu entre nous-même et la personne qui nous a heurté-e.
La vengeance nous permet de placer l’autre au niveau où il nous a placé en nous blessant, afin de sentir que nous reprenons le contrôle de la situation.
Le problème, c’est que notre perception de la blessure qui nous a été infligée est totalement subjective, et que nous avons tendance à penser que nous souffrons plus que l’autre.
Les réactions de vengeance sont donc bien souvent démesurées par rapport à la faute initialement commise.
A ce propos savez-vous ce que signifie l’expression « œil pour œil et dent pour dent » et ce qu’elle sous-tend ?
Plus qu’une expression, c’est une loi qui évite la surenchère de la violence.
Mise en place par les Babyloniens, cette loi du Talion permettait de rendre justice, d’éviter l’escalade de la violence et de se faire justice soi-même.
On retrouve cette loi dans l’ancien testament, passage de l’exode 21,23-25 et lévitique, 9-17-22. Il faudra attendre le nouveau testament Matthieu 5,38-42 pour voir cette loi s’adoucir et s’enrichir de la notion de pardon.
L’esprit de vengeance est donc inscrit en chacun de nous. Cependant, nous avons le pouvoir d’évoluer au-delà de ces instincts qui alourdissent négativement nos vies.
Aujourd’hui, nous savons que le désir de vengeance est hautement destructeur. En voulant blesser ou même détruire l’autre, nous nous infligeons les conséquences négatives de ce fléau.
Nous alimentons notre blessure en pensant la soulager. Aucune personne qui se sera vengée n’en ressortira plus légère, bien au contraire !
En plus de constater que la vengeance n’a pas guéri la blessure, on s’aperçoit qu’elle ajoute un sentiment de tristesse, de déchirement et même de regret.
En nous vengeant, nous nourrissons le cycle du mépris et de la haine. Si la vengeance nous emprisonne, le pardon nous libère.
Des personnes construisent parfois toute leur vie en entretenant le désir de vengeance.
Leur désir de vengeance assouvi, elles se retrouvent vides, sans but, elles n’ont plus de raison de vivre.
Incroyable, non ? Baser sa vie sur la poursuite d’une punition à infliger à une personne ! N’est-ce pas se prendre un peu pour Dieu que de réagir ainsi, de penser détenir la justice entre ses mains ?
Dans tous les cas, nous sommes loin du Dieu Amour, celui qui pardonne, celui du nouveau testament.
3. Se pardonner soi-même
En nous pardonnant nous-même, nous ouvrons les portes vers les solutions.
Nous pouvons alors dépasser la honte et la colère qui résultent parfois de nos actes insensés et irresponsables.
Nous pouvons alors nous excuser réellement et aider l’autre, s’il l’accepte, à surmonter la peine que nous avons générée.
Car oui, nous sommes humains et il arrive que nos actes, surtout s’ils résultent de nos souffrances, aient des répercussions malheureuses sur les autres.
Pour être en mesure de pardonner aux autres, il faut savoir se pardonner soi-même.
Une vie guidée par les regrets engendre de la tristesse, de la jalousie, de l’amertume.
C’est en développant l’amour pour soi, pour ce que nous sommes que nous pouvons nous lester de ces émotions ou sentiments négatifs.
Le pardon véritable, tout comme l’amour véritable, commence par soi-même et il se cultive dans la conscience du présent.
Se pardonner à soi-même c’est accepter l’idée que nous sommes perfectibles. C’est accepter s’être trompé et être heureux d’avoir pu le comprendre pour rectifier.
Se pardonner à soi-même c’est s’ouvrir vers l’avenir et se donner la possibilité de vivre autre chose.
Toutes ces notions ne vous rappellent-elles pas ce que vous découvrez en pratiquant la méditation ?
Le pardon se construit sur l’idée de l’impermanence, sur cette idée que tout est changement et que de rester figer sur un moment est contraire aux lois universelles.
Le pardon se vit dans l’amour et la compassion, en réalisant des actes généreux, des actes d’amour tournés vers les autres.
En méditant, vos rancœurs s’effondrent sur elles-mêmes et votre cœur de nouveau rencontre celui des autres.
En méditant vous réalisez tout cela.
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