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Méditation Vipassanā : définition & pratique

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Les retraites de méditation et de bien-être ont le vent en poupe. Chacun y cherche à se découvrir, à se dévoiler enfin, à atteindre le bonheur !

Mais bien avant d’être pratiquée lors de retraites silencieuses, Vipassanā est l’une des plus vieilles pratiques de méditation que l’on connaisse : elle était enseignée par Bouddha !

Dans cet article, je vous propose de découvrir :

  • L’histoire de cette pratique ancestrale et de son arrivée en Occident,
  • Ce que signifie Vipassanā et ce qu’englobe cette pratique originalement bouddhiste,
  • Comment pratiquer Vipassanā : de l’état d’esprit à la posture,
  • Enfin, ce qu’est une retraite de méditation Vipassanā et ce à quoi vous attendre si vous pensez tenter l’aventure !

 

1. La méditation Vipassanā, qu’est-ce que c’est ?

a. L’histoire de la méditation Vipassanā

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La méditation Vipassanā est l’une des pratiques méditatives les plus anciennes de l’Inde. 

Pratiquée par le Bouddha historique, Siddhārtha Gautama, cette technique fut transmise à de nombreux disciples et lamas qui, à leur tour, répandirent la pratique.

Selon divers écrits, la méditation Vipassanā existait même avant que Bouddha ne la découvre et décide de l’enseigner au plus grand nombre. 

Alors que la pratique semble avoir disparu d’Inde pendant plusieurs années, elle est restée très pratiquée en Birmanie

Satya Narayan Goenka, d’origine indienne mais né en Birmanie, est l’homme qui a popularisé la méditation Vipassanā dans le monde, et plus précisément en Europe, à partir des années 1980.

Élève du maître Sayagyi U Ba Khin – important personnage politique en Birmanie, mais aussi instructeur renommé de Vipassanā – Goenka commence à enseigner la méditation Vipassanā dans les années 1970, après 14 ans d’apprentissage

En tant que professeur, il réunit des personnes de tous les milieux sociaux autour de cette pratique

Face à la demande sans cesse croissante de cours de Vipassanā, Goenka s’entoure d’assistants-enseignants qui l’aident à transmettre la pratique

À partir de 1982, Goenka amorce l’ouverture de nombreux centres de méditation Vipassanā aux quatre coins de la planète, notamment en Inde, mais aussi aux États-Unis, en Australie, en France, en Thaïlande, au Japon… 

La méditation Vipassanā se propage alors massivement.

 

b. Méditation Vipassanā : une définition

Jr korpa xejdsc5tzec unsplash

Vipassanā est un terme pâli – une ancienne langue indienne – qui signifie “vision claire”. Plus explicitement, Vipassanā veut dire “Voir les choses telles qu’elles sont réellement”

Il s’agit donc d’une pratique d’ouverture et d’acceptation de tout ce qui compose l’instant présent, grâce au développement de l’attention. 

Elle consiste à s’observer attentivement afin de se libérer de ses souffrances et de ses croyances.

Selon Bouddha, pratiquer Vipassanā permettrait de se défaire des plus grands maux mentaux par l’observation du moment présent. 

Bouddha décrivit les 5 objectifs de la pratique de Vipassanā comme suit :

  1. Pour la purification des êtres et pour notre propre purification, nous méditons
  2. Pour dépasser le chagrin et les lamentations, nous méditons
  3. Pour dépasser la souffrance et la déception, nous méditons
  4. Pour avancer sur le Sentier (le chemin octuple, comme nous le verrons ci-dessous), nous méditons
  5. Pour atteindre la Libération, nous méditons **

Dans les pratiques bouddhistes, Vipassanā est liée à la pratique de Samatha. Ces deux pratiques peuvent être effectuées ensemble ou séparément, mais lorsque pratiquées ensemble, elles se complètent. 

Nous verrons plus loin comment pratiquer Samatha et Vipassanā afin de faire l’expérience complète de cette méditation.

La méditation Vipassanā est une pratique essentielle du bouddhisme Theravada.

Comme je l’explique dans mon article portant sur les 3 véhicules du bouddhisme, la tradition Theravada insiste sur l’importance de suivre la voie de Bouddha pour atteindre l’éveil. Cette voie est celle des quatre nobles vérités. 

La pratique de Vipassanā doit permettre au pratiquant de comprendre les quatre nobles vérités pour avancer vers sa libération

Les 4 nobles vérités sont les suivantes :

  • La souffrance fait partie intégrante de la vie humaine
  • Nous comprenons les origines de cette souffrance
  • Nous avons le pouvoir de nous défaire de cette souffrance
  • Suivre le chemin octuple est la voie pour nous libérer de cette souffrance.

Pour résumer, la pratique de Vipassanā est une technique méditative d’auto-observation qui vise une transformation profonde

Elle permet de voir, sans filtre, ce qui constitue l’ego : les joies, les souffrances, les doutes, les tourments. 

C’est à force d’observation de soi, sans jugement, sans essayer de modifier ce qui est, que l’on dissipe peu à peu ce qui entrave l’accès à la véritable paix et clarté d’esprit.

2. Vipassanā en pratique : comment faire la méditation Vipassanā ?

Comme nous l’avons vu plus tôt, la pratique de Vipassanā peut être conjointe à celle de Samatha pour une méditation plus complète.

a. Qu’est ce que Samatha et comment pratiquer ?

Benjamin child ron57cbgymo unsplash

Samatha est également un terme pâli qui signifie “quiétude”. Elle vise à la tranquillité et au repos total de l’esprit, en préparation à l’observation de soi.

Samatha peut donc être pratiquée avant la méditation Vipassanā afin de préparer le mental à cette observation de ce qui est. Ceci permet une plus grande ouverture et une attention plus accrue pendant la pratique de Vipassanā.

 Elle peut aussi être pratiquée seule, dans le but de développer la concentration et la quiétude de l’esprit

Pour pratiquer Samatha, il faut choisir un objet de concentration. Le plus souvent, les pratiquants choisissent de se concentrer sur leur respiration. 

L’idée ici est de faire fi de tout le reste : seul l’objet de concentration importe lors de la pratique de Samatha. 

C’est cette concentration profonde sur un seul élément qui calme l’esprit, l’obligeant à laisser de côté son bavardage habituel.

Lorsque l’esprit est calme et concentré, c’est le moment de commencer la méditation Vipassanā.

 

b. Comment pratiquer Vipassanā ?

Lua valentia kokg8e0wsmg unsplash

1. L’attention ouverte et l’observation des phénomènes

À l’inverse de la pratique de Samatha, Vipassanā est une méditation basée sur l’attention, et non sur la concentration.

Ceux qui connaissent la méditation Tangram celle que j’enseigne et qui est la méditation des origines savent que la différence entre concentration et attention est fondamentale.

En effet, la concentration est une fermeture, puisque l’on choisit un point spécifique sur lequel focaliser l’esprit. On décide donc de se fermer à tout le reste.

Au contraire, l’attention est une ouverture puisqu’elle accueille tout ce qui se présente. Être attentif c’est être présent, ouvert, accueillant dans le moment présent.

Pour en revenir à la méditation Vipassanā, elle est donc une pratique d’attention. Le pratiquant observe ce qui se passe en lui : les pensées, les émotions, mais aussi les sensations physiques.

S’il ne juge rien de ce qu’il observe et ne tente pas de modifier quoi que ce soit, il fait cependant l’exercice de s’intéresser profondément à ce qu’il observe.

Par exemple, si une douleur à la jambe apparaît, il la contemple. Il observe comment elle évolue, les émotions qui accompagnent cette douleur, sa perte d’attention ouverte causée par la douleur. 

Il reste avec cette sensation et ne tente pas d’y échapper.

Cette observation poussée de tout ce qui traverse le pratiquant l’amènerait à se détacher plus aisément de tous les phénomènes auxquels il fait face

Et ce, grâce à la prise de conscience de leur impermanence.

L’observation même de n’importe quel phénomène (douleur, émotion, pensée) révèle son caractère inévitablement changeant.

Ainsi, pratiquer Vipassanā, c’est considérer que rien ne constitue une distraction

Tout ce qui se présente est bienvenu comme objet d’attention. Entre deux observations, le pratiquant retourne à sa respiration et à son ouverture attentive.

 

2. La posture et la routine de la méditation Vipassanā

La méditation Vipassanā se pratique le plus souvent en posture assise

Ce qui importe, c’est que le dos et la nuque soient droits, sans être raides. La posture assise, comme celle du lotus ou du demi lotus, facilite l’exercice d’attention soutenue.

Comme la plupart des pratiques méditatives, la méditation Vipassanā demande à être pratiquée avec régularité. 

Les pratiquants de Vipassanā disent souvent qu’il ne s’agit pas d’une simple pratique de méditation, mais d’un mode de vie. 

La pratique assise quotidienne est un travail de fond absolument nécessaire, mais elle doit être accompagnée d’une hygiène de vie qui suit les mêmes principes : ouverture, bienveillance, acceptation.

 

3. Faire une retraite Vipassanā : qu’est ce que ça implique ?

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Aujourd’hui, les centres de retraite de méditation Vipassanā sont partout. Ces retraites méditatives gratuites attirent de plus en plus de personnes des quatre coins du monde. 

Pourtant, se lancer dans une retraite Vipassanā demande une certaine dose de courage !

En pratique, une retraite Vipassanā dure 10 jours. Durant ces 10 jours, un silence total est imposé. Ceci participe à l’instauration d’un contexte propice à l’observation de soi, sans distraction extérieure.

Ainsi, chaque participant vit son expérience “seul” face à lui-même, bien que les retraites soient offertes en groupe. 

Ceci implique donc qu’il n’y ait aucune interaction entre les participants. Les livres, lecteurs de musique, ordinateurs ou tout autre objet de distraction sont interdits. 

Chaque participant s’engage à s’abstenir de toute activité qui pourrait agiter l’esprit et empêcher l’observation de la réalité telle qu’elle est. 

Il est donc banni de faire l’usage d’intoxicants (alcool, cigarette, etc.), de s’adonner à des activités sexuelles, de mentir, de voler ou de tuer.

Les participants reçoivent des enseignements afin d’apprendre la pratique méditative qui se développe en trois phases au cours de la retraite :

  • Dans un premier temps, les participants apprennent à se concentrer sur leur simple respiration. C’est la pratique de Samatha, comme nous l’avons vu plus haut.
  • La deuxième phase commence au 4ème jour car, il est considéré qu’à ce moment-là, l’esprit est enfin calme et maîtrisé. La pratique de Vipassana débute : l’observation du corps et de l’esprit et de tous les phénomènes qui les traversent.
  • Enfin, la troisième phase a lieu au dernier jour de la retraite : les méditants apprennent la méditation d’amour bienveillant (love and kindness). C’est le moment de déployer l’amour qui a été cultivé tout au long de la retraite pour le partager avec l’ensemble des êtres vivants.

 

Voilà, chères lectrices et chers lecteurs, un tour d’horizon de ce qu’est la méditation Vipassanā. 

Vous voyez, cette pratique enseignée par Bouddha est fort intéressante car elle vise, tout comme la méditation Tangram que j’enseigne, la simple acceptation de ce dont nous sommes faits, ici et maintenant.

Cependant, la méditation que je vous propose ne nécessite pas deux pratiques distinctes – comme nous l’avons vu ici avec la pratique de Samatha et de Vipassana – mais une seule qui est déjà complète en soi.

Je vous invite à me poser vos questions et commentaires ci-dessous si vous désirez en savoir plus sur la méditation Tangram et / ou sur cet article.

Au plaisir de vous retrouver sur le blog et derrière les portes de l’Académie Tangram !

Christophe

**Source : Bhante Henepola Gunaratana.  La Méditation Vipassanā. [En ligne]. http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/bhr_Vipassana/bhr2.html. Consulté le 11 novembre 2020.

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