Qu’il est agréable de sentir que nous avons raison, que notre opinion est validée par nos pairs ou – encore mieux ! – d’avoir fait taire le beau-père qui nous contredit à tort et à travers !
Nous réfléchissons sans cesse à la meilleure manière dont nous pouvons faire accepter nos pensées, nos idées, notre façon de voir la vie… En contrepartie, nous ne réfléchissons que rarement à notre ouverture aux opinions des autres.
Eh oui, voilà une fois de plus le travail de nos egos : il nous est difficile d’accepter l’opinion des autres si elle n’entre pas en résonance avec nos propres croyances.
Quelle peur se cache derrière cette résistance à accepter ce que les autres pensent ? Pouvons-nous vivre en harmonie avec le monde qui nous entoure sans nous ouvrir à d’autres formes de réflexion que la nôtre ?
Dans cet article, nous verrons donc :
- Accepter l’opinion des autres, c’est avoir confiance en soi,
- Ecouter l’autre pour prendre du recul sur ses propres pensées.
1. Accepter l’opinion des autres, c’est avoir confiance en soi
Nous adorons donner notre opinion et en tirer un sentiment d’appartenance. Nous nous sommes d’ailleurs penchés, dans un précédent article, sur l’importance d’assumer ce que nous pensons.
Mais que faisons-nous de l’opinion des autres ?
L’ego – le “Je” qui nous définit comme un individu indépendant des autres – nous place au centre de tout ce que nous vivons et défendons.
Nous sommes donc naturellement portés à préférer les opinions en accord avec les nôtres et à défendre notre avis lorsque celui-ci est mis en doute.
Mais que disent de nous ces réflexes d’auto-approbation et de justification ?
Lorsque nous avons confiance en notre façon de penser, d’agir et de nous ouvrir au monde, nous ne percevons pas l’avis des autres comme une menace.
Au contraire, nous y voyons une façon différente et nouvelle de comprendre le monde.
Nous y percevons l’occasion d’ouvrir nos horizons. Que nous partagions un avis ou non n’est pas très important car nous comprenons qu’il existe autant de vérités que d’êtres humains.
Mais que se passe-t-il lorsqu’au contraire, nous avons sans cesse besoin de prouver que nos croyances, nos idées et opinions prévalent sur celles des autres ?
Quel que soit le contexte, un réflexe de défense est automatiquement lié à une potentielle menace.
Ainsi, lorsque nous défendons nos opinions contre vents et marées, sans ouverture pour l’avis des autres, nous défendons notre propre légitimité.
Nous défendons notre ego, tout simplement. La non-acceptation de l’opinion des autres est le résultat d’une peur d’être remis en question et par conséquent, d’un manque d’estime de soi.
Voilà pourquoi l’acceptation de l’opinion des autres est aussi une forme d’acceptation de soi : faire preuve d’ouverture, d’écoute et de réceptivité, c’est aussi faire preuve d’assurance et d’amour-propre.
2. Écouter l’autre pour prendre du recul sur ses propres pensées
Si vous pratiquez la méditation, vous avez pris conscience de l’anarchie d’un mental non maîtrisé : les pensées s’y entremêlent dans un capharnaüm infernal.
Imaginez ce qu’il arriverait si nous ne confrontions jamais nos idées à celles des autres : nous serions certains que le fruit de notre mental est l’unique vérité.
Nous serions enfermés dans notre propre monde, coupés des autres.
En réalité nous vivons tous, à différents degrés, dans un monde qui nous est propre. Nous croyons tous, autant que nous sommes, détenir une certaine forme de vérité.
Alors, qu’arriverait-il si nous n’écoutions jamais les pensées et opinions des autres ?
Chacun vivrait à sa manière, sans égard pour qui que ce soit d’autre que soi, car personne n’aurait de recul sur ses propres pensées.
Aucun partage ni compassion ne serait possible puisque nous ne ferions qu’appliquer nos propres croyances aux autres plutôt que de nous ouvrir à leur propre réalité.
Si vous y voyez là un scénario catastrophe, sachez que c’est exactement ce à quoi nos sociétés individualistes nous poussent…
Voilà pourquoi il est essentiel que nous nous ouvrions à toutes les formes de pensées – oui, toutes – car ce n’est qu’ainsi que nous pouvons prendre conscience de ce qu’il se passe dans nos propres esprits.
Qu’une pensée exprimée par autrui nous semble odieuse ou merveilleuse, elle a toujours le mérite d’alimenter notre réflexion et de nous ouvrir à plus grand que notre ego.
S’ouvrir à l’opinion de l’autre, c’est accepter la notion de vacuité selon laquelle il n’existe pas de vérité absolue.
C’est aussi comprendre que les idées stagnantes sont dangereuses, car elles sont en contradiction avec la nature changeante et impermanente de la vie.
Ne vous méprenez pas, chers lecteurs : cet article n’est pas une invitation à adopter ou à cautionner n’importe quel type de pensée sous prétexte de vous ouvrir à tout ce que vous entendez.
Cependant, il est important de prendre conscience qu’aucun d’entre nous ne détient de vérité absolue.
C’est donc par l’écoute, l’échange et le partage d’opinions que nous pouvons à la fois nous enrichir, mais aussi offrir ce que nous avons de meilleur à ceux qui nous entourent.
Et n’oubliez pas : votre écoute et votre communication s’améliorent à chaque séance de méditation, alors… à vos zafus !
Christophe
Merci pour ce bel article qui nous rappelle que nous devons apprendre à écouter les opinions des autres. La méditation nous enseigne la vacuité qui permet d’arriver à cela.