Je vous propose de nous intéresser à l’application de l’esprit de la méditation dans nos maisons. Que nous parlions de ce qui occupe nos esprits ou nos pièces de vie, ne garder que l’essentiel est la voie pour se libérer de ce qui nous “alourdit” inutilement. Vider sa maison du superflu, ranger efficacement, miser sur le pratique : autant de gestes qui nous permettent de nous concentrer sur l’essentiel pour mener une vie plus simple mais aussi plus saine.
Qu’est-ce que l’essentiel ? Une définition personnalisable
Pour beaucoup, la notion de ne garder que l’essentiel est effrayante : elle donne l’impression que l’on doit se débarrasser de presque tout, sauf du minimum vital. N’ayez crainte : ce n’est pas ma définition de l’essentiel. Je crois en fait que ce qui constitue l’essentiel est propre à chacun : il n’existe pas de loi du minimalisme dictant ce qu’il devrait être important de conserver chez soi ou non. Un dépouillement absolu n’est pas nécessaire pour désencombrer sa maison.
A titre d’exemple, un moine peut ne posséder qu’un bol et un bâton et se voir devenir malheureux comme les pierres lors de la perte de l’un de ces objets. En effet il est possible de reporter l’attachement que l’on connaissait auparavant dans un seul et unique objet. La destination a changé mais le problème reste toujours d’actualité. Le problème ne réside pas dans la somme d’objets que l’on possède mais dans la manière de les posséder.
Certains objets n’ont aucune valeur pratique mais possèdent une grande valeur sentimentale et nous rappellent notre histoire : ceux-là peuvent parfaitement faire partie de notre essentiel personnel. Cependant, il faut accepter que tous les objets ne peuvent pas prendre la place de souvenir essentiel, sous peine de se donner de bonnes excuses pour accumuler sans scrupule. Lorsque l’on médite et que l’on commence à différencier l’essentiel du superflu, il devient facile de faire le tri entre ce qui importe et ce qui n’importe pas. Même durant nos plus beaux voyages, nous n’achetons alors que ce qui nous sera utile ou nous rappelle quelque chose d’essentiel : un instant marquant, une personne importante ou un lieu magique, par exemple.
Alors, qu’est-ce que l’essentiel ? L’essentiel c’est ce qui rentre dans l’une des catégories suivantes. Tout élément matériel qui au moment où on le possède :
- est réellement utile dans notre quotidien,
- est beau, selon notre propre définition du beau,
- nous apporte un réel bien-être ou une connaissance.
Au regard de ces trois critères, quels sont, d’après vous, les objets dont nous devons nous débarrasser en priorité et sans la moindre hésitation ?
Ceux que nous ne remarquons même plus. Ces objets qui font partie de notre musée de l’oubli et qui à la longue nous encombrent et nous engluent dans notre résistance au changement. Car pour être en accord avec la loi universelle de l’impermanence, il est essentiel de se donner les moyens de passer à autre chose. Eh bien cela, la pratique régulière de la méditation vous le permet.
Sa maison, le reflet de sa personnalité
Notre intérieur – notre maison – reflète notre personnalité. Notre personnalité n’est pas notre nature véritable, elle est le résultat de notre construction de vie : notre éducation, nos croyances, nos envies, nos peurs, etc. Dans la maison, notre choix de couleurs, notre sélection de meubles et notre agencement des pièces ne sont pas anodins : ils en disent long sur ce que nous sommes, sur notre état mental actuel et sur la manière dont nous nous percevons. Nous croyons faire des choix conscients alors qu’en fait, nous parlons de nous-même et de ce que nous ressentons dans chacune de nos décisions. Par exemple, une personne ayant besoin de stabilité et d’un sentiment d’ancrage aimera se procurer des meubles résistants, durables dans le temps.
Nous avons un rapport émotif aux objets. À l’extrême, prenons pour exemple les personnes connaissant un trouble d’accumulation compulsive d’objets. Cette maladie psychologique appelée syllogomanie est encore incomprise.
Cependant, beaucoup de médecins avancent que les personnes souffrant de syllogomanie tenteraient de combler un manque affectif ou réagiraient de cette manière suite à un traumatisme ou à un stress important comme une rupture ou un deuil. Nous voyons-là le rapport évident à l’objet dans ce que la possession peut avoir de rassurant.
L’accumulation compulsive d’objets pourrait être le résultat du besoin viscéral de sentir qu’un élément dans notre vie ne nous quittera pas et sera toujours à notre portée si nous en avons besoin. Les personnes souffrant de syllogomanie pâtissent lourdement des conséquences de leur maladie mais à côté de cela, beaucoup d’entre nous cumulons un tas d’objets inutiles de manière socialement acceptable et sans être perçus comme malades pour autant. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de raisons psychologiques cachées derrière ces pulsions, sur lesquelles il serait bon de se pencher. Ayez toujours à l’esprit qu’une maladie psychologique est la caricature poussée à l’extrême de certains de nos défauts. Lorsque certains de nos comportements deviennent centraux et ne laissent plus de place à la créativité ainsi qu’à d’autres mécanismes psychiques, alors, la maladie apparaît.
La publicité nous pousse largement dans cette voie, nous faisant croire que posséder nous est bénéfique, voire essentiel. Voilà le piège dans lequel nous tombons : nous y croyons si fort que nous en oublions totalement que notre bonheur et notre paix se trouvent en nous-même, mais jamais dans les objets que nous accumulons. Avec la méditation, nous pouvons réapprendre à nous détacher du matériel et à nous recentrer. La méditation est l’art du dépouillement. En méditant, nous nous dégageons peu à peu de ce qui ne nous sert pas pour nous recentrer sur l’essentiel présent en nous. Nous comprenons alors que la consommation nous offre un bonheur éphémère (et bourré de frustrations), tandis que la méditation est la voie qui mène à un bonheur durable et profond.
Lisez aussi : Comment agit la méditation ? 9 effets positifs
Ne garder que l’essentiel | Aller droit au but
Revenons-en à nos maisons. Appliquer l’esprit de la méditation à notre intérieur, c’est procéder à un dépouillement afin de ne garder que l’essentiel selon ce que ceci représente pour nous, comme nous l’avons vu plus haut. Aujourd’hui, beaucoup s’intéressent aux intérieurs minimalistes, et pour cause : tout comme la méditation, ces pratiques se popularisent car nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre que la vérité est ailleurs que dans l’accumulation de matériel. Le vide est en fait plein de réponses ! (à méditer…).
Après avoir déterminé ce qui représente votre essentiel personnel, apprenez à vous débarrasser du reste sans trop d’états d’âme. Profitez-en pour donner à des œuvres de charité ou pour faire des cadeaux. Avez-vous déjà entrepris de faire un ménage de printemps visant à vous débarrasser du superflu ? Vous seriez étonnés de sentir à quel point le dépouillement de sa maison est libérateur : c’est un peu comme être délesté d’un poids. On se sent plus léger, mais aussi plus libre ! Cela nous fait mesurer à quel point les objets ont un impact sur nous, ce qui est surprenant la première fois.
Pour ma part, je suis encore bien obligé de constater lorsque je regarde autour de moi, qu’il me reste encore de nombreuses donations à faire pour sortir du superflu. Tous les dimanche je pratique en suivant les conseils de la vidéo suivante : faire le point sur sa vie en 10 minutes. Et, plusieurs fois par an, je consacre quelques journées entières dédiées à la dématérialisation. Force est de constater que les journées qui suivent sont plus légères. Je me sens comme affranchi de l’apesanteur. Je retrouve une entière liberté de créativité et de disponibilité.
Lorsque cette étape est franchie, commencez à dire non à l’accumulation de matériel. Au début, vous devrez peut-être réfréner des pulsions auxquelles vous êtes habitués mais vous verrez, cela devient naturel assez rapidement, surtout si vous méditez ! Apprenez à ranger de manière efficace afin que le désencombrement des espaces soit toujours facile.
Optez pour des rangements pratiques et accessibles. Ici encore, il ne s’agit pas nécessairement d’acheter un rangement dans le but de désencombrer sa maison : soyez créatif et tentez de faire avec ce que vous avez, à moins que cela soit vraiment impossible. Dans votre remue-ménage, vous pourriez aussi décider de rendre utiles des objets auparavant inutilisés. Vous pourriez transformer un pot de fleur qui traîne en pot à crayons pour votre bureau, par exemple.
L’art de la simplicité dans la décoration
Prenez note de ceci : ce n’est pas parce qu’on a de l’espace qu’il faut absolument le remplir. Même dans une grande maison, il est essentiel d’aller à l’essentiel ! Tout comme une décoration surchargée est pesante, une décoration épurée donne une impression de légèreté. Vous qui méditez ou vous intéressez à la méditation, faites refléter votre recherche de légèreté intérieure dans votre maison. L’un accompagnera l’autre. N’ayez pas peur de mettre le vide en valeur. Entouré de petites touches bien choisies – selon vos propres goûts, évidemment – le vide peut faire partie intégrante de votre décoration et sublimer vos objets préférés. Au japon, le nombre de mètres carrés étant précieux, un objet est sublimé par le vide qui se trouve autour.
Si vous désirez en savoir plus sur la notion de vide, je vous suggère la lecture de cet article : Ensõ, cercle japonais : invitation à la méditation
Un minimalisme de qualité est aussi une manière intelligente et saine de gagner du temps et économiser de l’argent. Arrêtez de perdre des heures à chercher ceci ou cela et cessez les dépenses superflues, n’achetez que ce qu’il vous faut, ni plus ni moins. Tout ceci entre dans une logique de vie centrée sur ce qui importe vraiment. N’ayez pas peur de passer à l’action, je vous assure que vous en sortirez grandis et libérés. En prenant le temps de vous demander ce qui vous importe vraiment chez vous, vous faites aussi le tour de votre état émotif actuel, ce qui est un exercice à ne pas négliger.
Enfin, et pour aller un peu plus loin : avez-vous déjà songé à vivre dans une maison autonome ? Bien entendu, si ceci est le rêve de plusieurs, il n’est malheureusement pas accessible à tous. Par contre, nous pouvons toujours réfléchir à ce que nous pouvons faire pour nous rapprocher de nos rêves. Que pouvons-nous faire pousser chez nous pour acheter moins, par exemple ? À vos claviers !
Hello ! Quelle belle découverte votre blog ! Je suis fan de cet article,
merci beaucoup .
Les achats compulsifs, les dépenses superflues, je suis vraiment adepte de ces concepts là..
Encore merci pour ces conseils ! Il est temps de s’y mettre maintenant… 🙂
Bonjour, merci pour votre enthousiasme et votre intérêt pour mon blog. Alors ne gardons que l’essentiel !
Bonjour,
Merci pour votre article très instructif. Il est vrai qu’on a tendance à stocker des objets sans réellement en avoir besoin par la suite.
« Ne garder que l’essentiel », je vais essayer votre méthode, 🙂
Heureux que mon article t’ait plu ! Bon rangement !
Bravo pour cet article. « Ne garder que l’essentiel » oui, l’essentiel c’est nous memes