Aaaah la posture idéale pour méditer : tout un débat !
C’est d’ailleurs intéressant quand on y pense, puisque tous les dessins et gravures représentant des personnages en train de méditer, et datant des origines de la méditation… ne sèment aucunement le doute 🤔
Oui, tous ces personnages méditent en posture assise, et non en position allongée.
Alors bien sûr, on pourrait penser « ce n’est pas parce qu’ils pratiquaient ainsi il y a 3000 ans de ça… que l’on doit nécessairement les imiter aujourd’hui.«
Et si je suis souvent d’accord avec cette façon de penser, lorsqu’il s’agit de postures de méditation, c’est une toute autre histoire.
Alors, je vous ôte le doute sans plus attendre : la position de méditation allongée, c’est non (à part lorsqu’on n’a pas le choix, bien entendu, comme nous le verrons dans l’article.)
Mais bien sûr, je ne vous laisserai pas comme ça : je vais vous expliquer pourquoi.
Et ce, en commençant par éclaircir un point : d’où viennent ces avis contraires au sujet de la bonne posture de méditation ?
1. Posture assise ou position allongée : d’où vient la confusion ?
En réalité, la confusion en ce qui concerne la bonne position de méditation à adopter est au cœur même de la définition de la pratique méditative.
Eh oui, car – comme je vous le répète sans cesse – entre méditation et relaxation, tout le monde s’y perd.
Et pour cause !
Entre occidentalisation de la pratique et marketing, la méditation véritable a perdu quelques plumes (et surtout quelques principes essentiels permettant le travail profond auquel on aspire lorsqu’on décide de méditer).
Donc, pour le dire clairement : dans l’optique de simplifier la pratique méditative pour les occidentaux, on a occulté l’importance de certains de ses fondamentaux, dont la posture et le silence.
Voilà pourquoi aujourd’hui on entend, on lit et on voit un peu partout que méditer se fait dans la position confortable de son choix 😱
Et, si on le souhaite, avec une jolie voix qui nous plonge dans une atmosphère cotonneuse…
Conséquence : en Occident, la majorité des gens qui croient méditer font en fait de la relaxation.
Et pour se détendre, la position allongée est effectivement idéale…
Mais pas pour une séance de méditation (une vraie).
Bon, d’accord, mais…
2. Pourquoi ne pas méditer allongé ?
Avant de répondre à cette question, il est important que je précise ce qui suit :
Le fait de préférer une posture de méditation à une autre ne vient pas d’un fanatisme ou d’une rigidité de ma part (ou de tous ceux qui pratiquent la méditation véritable).
Car en réalité, les raisons pour lesquelles Bouddha – ainsi que toutes celles et ceux qui l’ont précédé et suivi sur ce chemin – méditaient en posture assise, sont nombreuses (et elles n’ont rien à voir avec les croyances ou les dogmes auxquels ils pouvaient se conformer).
Et ce sont ces raisons que nous allons voir de ce pas, à travers 3 points :
a. La posture de méditation, un élément central
Lorsqu’on aspire à pratiquer la méditation, il faut bien comprendre que la posture est – bien loin d’une composante secondaire – un élément central de la pratique.
En effet, la posture est le socle – aussi bien physique, mental que spirituel – de la pratique.
✓ Physique, car la position de méditation permet de faire le lien entre le corps et l’esprit, qui ne sont en réalité pas séparés. La pratique permet de réunir ces deux aspects de notre condition humaine afin de retrouver l’harmonie. En effet : plus on pratique, plus le corps s’assouplit, et plus l’esprit se détend.
✓ Mental, car le fait de devoir maintenir l’assise de méditation est un exercice qui va souvent contre les volontés de l’ego (qui préfère la position allongée, pour laquelle il n’a aucun effort à fournir). Le fait même de s’asseoir en posture est donc l’une des premières manières de se détacher de l’ego, en ne répondant pas systématiquement à ses exigences.
✓ Spirituel, car la posture assise, noble mais détendue, fait le lien entre la terre (le matériel, le concret) et le ciel (la spiritualité).
b. L’alignement du corps : essentiel pour la pratique méditative
La posture juste pour méditer – lorsque nos capacités physiques nous le permettent – implique l’utilisation d’un coussin de méditation adapté (aussi appelé zafu).
Elle consiste en un positionnement harmonieux et équilibré entre :
- La tête (le menton, les yeux, la bouche)
- La colonne vertébrale
- Les bras et les mains
- Les jambes
- Les genoux
- Les pieds
Lorsque le corps est correctement placé en position assise pour méditer, toutes les articulations ainsi que la structure osseuse sont respectées.
Il n’existe donc aucun risque de blessure, ce qui permet des périodes de méditation s’allongeant avec le temps.
La posture du Lotus : Considérée comme l’objectif ultime à atteindre – mais pas absolument nécessaire pour une bonne pratique de la méditation – la posture du lotus est intéressante car elle permet d’allier corps et esprit en pratiquant cet exercice de souplesse.
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En quelques mots, voici comment celle-ci se réalise au niveau des jambes :
1. En position assise au bord de son cousin de méditation, le pratiquant tend ses deux jambes devant lui.
2. En premier lieu il replie la jambe droite vers lui, le genou droit se posant naturellement à terre. Il attrape son tibia et pose son pied droit par-dessus sa cuisse gauche, quasiment jusqu’au creux de l’aine. Le pied est maintenant posé à l’envers sur la cuisse, le dessous du pied tourné vers le plafond.
3. En second lieu il replie la jambe gauche, le genou gauche se posant naturellement à terre. Il attrape dorénavant son tibia gauche et pose son pied gauche par-dessus sa cuisse droite. Le pied est maintenant posé à l’envers sur la cuisse, le dessous du second pied également tourné vers le plafond.
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Pour connaître en détail les différents points de la posture méditative, consultez cet article.
📌 Bien entendu, en aucun cas ceci ne signifie que les personnes qui ne peuvent pas s’asseoir – car leurs dispositions physiques ne le leur permettent pas – ne peuvent pas méditer !
La méditation est, par définition, l’esprit d’adaptation et de lâcher-prise : bien des variantes sont possibles
(eh oui, même la position allongée lorsque c’est la seule option possible ! N’hésitez pas à m’écrire à ce sujet si vous voulez en savoir plus.)
c. Attention vs Somnolence : gare à la sieste éveillée !
Oui, vous vous en doutez : lorsqu’on est allongé, les risques de somnolence augmentent largement. Or la pratique méditative est justement l’attention soutenue dans l’ici et maintenant.
De plus, en position allongée l’esprit se détend – puisque le corps se détend – et est beaucoup plus prompt à vagabonder loin de l’instant présent.
Au contraire, comme on l’a vu plus haut, l’attention est bien mieux maintenue dans le moment présent lors de la méditation assise, puisqu’il s’agit d’un exercice du corps qui invite le mental à rester dans l’ici et maintenant.
Enfin, en position allongée, la tendance est de fermer les yeux. Or la méditation véritable requiert de garder les yeux mi-clos afin de garder le contact avec son environnement, et ainsi d’augmenter son degré d’ attention.
Et ce, car méditer c’est être présent dans l’ici et maintenant C’est être attentif, ouvert et dans l’acceptation de tout ce qui constitue ce moment, à l’intérieur comme à l’extérieur de nous-même.
Bien sûr, l’idée n’est pas non plus d’essayer d’atteindre une attention excessive – qui se rapprocherait plutôt de la concentration – mais bien une attention détendue et sans cesse renouvelée.
Alors vous l’aurez compris, il n’y a pas de doute : lorsqu’on le corps le permet, il est important de favoriser la pratique de méditation assise.
Ainsi : l’ouverture de la conscience est favorisée, exit les moments de somnolence, adieu les douleurs susceptibles de blesser le corps, meilleure est la capacité d’ attention…
Et ce, que l’on soit débutant en méditation, ou méditant·e de longue date !
Enfin, quelques petites notes importantes avant de nous quitter :
👉 Dans cet article, puisque nous parlons de posture de méditation, je n’ai évoqué qu’une seule des formes de méditation : la méditation assise, qui est celle à pratiquer au quotidien.
Mais il existe aussi la méditation marchée par exemple, qui fait partie de la méditation véritable.
👉 En ce qui concerne le matériel à utiliser pour méditer, nous avons vu que les coussins de méditation sont essentiels à la pratique assise.
Mais pour ceux qui sont dans l’incapacité de les utiliser, il est possible de méditer sur une chaise ou encore sur un banc de méditation, en adaptant la position de méditation afin que l’alignement de la colonne vertébrale soit respecté.
Le tout est de pratiquer dans les meilleures dispositions possibles pour son propre corps. Mais ce, tout en gardant à l’esprit l’ambition d’évoluer afin de ne pas conforter l’ego dans sa zone de confort.
Alors bien entendu, en aucun cas je ne recommande de s’installer dans une posture douloureuse ou dans une posture tendue pour méditer.
👉 Vous l’aurez compris : si vous vous intéressez aux exercices de méditation qui proposent de vous allonger, de fermer les yeux ou d’écouter une voix qui vous guide, il est fort probable que vous ne méditiez pas réellement.
Si vous désirez apprendre à méditer véritablement et que vous rencontrer des difficultés en méditation pour bien vous asseoir, pour comprendre des notions clés liées à l’esprit de la méditation ou pour apprendre à bien respirer, pensez à prendre des cours de méditation en ligne, avec de véritables enseignants de méditation Tangram.
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Je vous souhaite une merveilleuse avancée sur votre chemin personnel !
Christophe
Merci pour cet article. Effectivement, pour avoir commencé à « méditer » couchée au début de ma pratique, je confirme qu’il m’était très difficile d’arriver au bout sans m’endormir. J’ai donc décidé de m’astreindre à la position assise au bout d’un moment. Mais je dois quand même reconnaitre que la position couchée a été une bonne entrée en matière pour moi…! ☺️
Effectivement Marion, tu a commencé par de la relaxation et cela t’a ouvert les portes de la méditation, donc c’est très bien. Mais en méditant vraiment, tu verras de fantastiques bienfaits apparaitre. Bonne méditation
Bonjour Christophe,
tous tes écrits me poussent à méditer. Je ne connais pour l’instant que la relaxation profonde savasana à l’issue des cours de yoga.
Donc je me demandais par quelle durée commencer et si un timer serait une aide?
Merci pour tout tes écrits et ce beau partage.
Bonjour Hélène,
Eh bien effectivement un timer au début semble être une bonne idée (ton téléphone suffit d’ailleurs). Le principal étant de méditer chaque jour, tu peux commencer par 5 minutes puis, lorsque tu te sens plus audacieuse et plus à l’aise, passe à 10 min, etc. etc. J’insiste sur la régularité car c’est ce qui compte le plus lorsque l’on débute la méditation. Comme te laver les dents, ta pratique doit s’inclure chaque matin dans ta routine.
Bonne méditation