C’est en discutant avec mes patients que je me suis aperçu que la période festive de Noël n’était pas toujours très bien accueillie par tout le monde.
Alors je me suis posé cette question :
Pourquoi certaines personnes aiment cette ambiance de fête avec son décorum rouge et blanc rehaussé par la lumière des guirlandes lumineuses, ses repas gargantuesques et ses réunions de famille où les cadeaux s’empilent sous les sapins ?
Pourquoi d’autres la détestent, trouvent cette décoration trop kitsch, pensent que la nourriture est une débauche écœurante, que les cadeaux sont des obligations pour faire fonctionner un commerce bien trop capitaliste et que les gens sont trop souvent hypocrites ces jours-là et font semblant d’oublier leurs différends pour se réjouir un jour et critiquer toujours.
Eh bien, c’est entre-autres une question d’expérience. Les expériences nous forgent des idées que l’on prend ensuite comme des vérités immuables. Nos points de vue se figent en mécanique de défense et vont rarement dans le sens du bonheur.
Prenons des exemples
Les détracteurs de Noël, ceux qui détestent cette ambiance, ont parfois mal vécu leur enfance et les fêtes les replongent dans des souvenirs peu agréables. D’autres sont en désaccord avec leurs parents ou fâchés avec leurs propres enfants. Parfois, il s’agit du souvenir de la perte d’un être cher qui, en ce jour de consécration heureuse, renvoie au manque que suscite la personne disparue. Ou plus simplement, certaines personnes pensent que Noël est vraiment trop commercial. D’autres encore considèrent que de faire croire au Père Noël c’est mentir aux enfants et que cela les conditionne au mensonge.
En fait, ceux qui n’aiment pas Noël sont légions et, plus ils prennent en âge, plus leurs rangs s’agrandissent. A bien y réfléchir, si votre interlocuteur a plus de 7 ans, souhaiter un joyeux Noël ou simplement de bonnes fêtes, revient à prendre un risque de s’entendre dire : « moi, je n’aime pas les fêtes ».
Alors pourquoi je continue à aimer cette période de l’année et à la considérer comme une parenthèse poétique qui ponctue l’hiver ? Eh bien voyez-vous, c’est parce que je crois au Père Noël. Pas toute l’année, non, mais, juste le temps d’un soir, je retrouve une âme d’enfant. J’attends le Père Noël, symbole réconfortant d’un grand-père universel et bienveillant. Ce Père Noël, même si j’en connais son origine commerciale, relie aujourd’hui presque tous les enfants du monde issus de parents religieux ou pas.
Avec le Père Noël, ce qui est bien, c’est que vous y croyez et, un jour, on vous dit la vérité, on vous dit que c’était juste un rêve (ce qui est rarement le cas avec les autres croyances). Un jour, on devient grand et, normalement, après ce passage initiatique, on pense ou on doute. On devient normalement moins naïf avec les autres croyances. Je dis bien « normalement » car en pratique nombreux sont ceux qui croient à un peu n’importe quoi, mais ça c’est un autre débat.
Moi je m’autorise à croire au Père Noël juste un soir. Après, les autres jours, je pense (ou pas d’ailleurs,) mais je fais en sorte d’éliminer mes croyances limitantes au profit d’actions valorisantes. Mais, une fois par an, je m’illusionne, même si je sais au fond de moi que, comme tout tour de magie, il y a un truc caché. Ce jour, je refuse de voir les ficelles pour rester dans un monde de poésie et d’imaginaire. Chaque année, je vois réapparaitre avec enchantement la magie de l’enfance.
Le bonheur est à prendre là où il se trouve et, ce jour-là, il se trouve dans le cœur des enfants. Regardez leurs yeux briller lorsqu’ils parlent du Père Noël.
Même si vous avez vécu des deuils et des moments difficiles, profitez de l’amour et de la joie que contient le cœur des autres. L’enfant qui est en nous est toujours vivant, il suffit de le réveiller chaque année. Donc, vous qui n’aimez pas Noël, sortez de cette dépression festive, mettez votre égo de côté et nourrissez-vous du bonheur des autres, laissez-vous contaminer, ne vous enfermez pas dans la mélancolie. Lâchez prise sur la souffrance et, en ce jour de fête, ne restez pas enfermés dans votre histoire.
Pour finir, je vais vous donner encore une bonne raison d’aimer Noël. Pensez au Père Noël, si ce jour de fête disparaît, vous le mettez au chômage la seule nuit où il travaille, mais quelle nuit, des milliers de kilomètres à parcourir à déposer des cadeaux dans toutes les maisons. Imaginez le Père Noël au chômage ! C’est la Poste et ses petites voitures jaunes qui vous déposerait un avis de passage pour aller chercher à leur bureau -quand celui-ci est ouvert- le cadeau que votre enfant attend avec impatience. Avec les réformes de la Poste, il n’est pas près de l’avoir son cadeau, par contre, avec un peu de chance si la livraison a lieu le jour où l’on vous présente les calendriers pour obtenir des étrennes, vous l’aurez peut-être en temps et en heure.
Alors, convaincu ?
Bonnes fêtes et que le bonheur soit avec vous.
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