Quoi de plus naturel que de faire un enfant ? Objectivement, tout le monde peut s’entendre sur cette réalité.
Mais dans les faits, la grossesse et l’accouchement sont entourés de toutes sortes de peurs et de doutes.
Rien de surprenant : en Occident, les femmes enceintes sont souvent traitées comme des personnes malades.
Examinées de près, celles-ci sont contrôlées sans cesse afin de s’assurer que tout se déroule exactement comme prévu, ce qui peut leur donner l’impression de n’avoir aucun pouvoir autonome sur ce qui se passe en elles.
Au cours d’une grossesse et pendant la préparation à l’accouchement, la pratique de la méditation jouera ainsi plusieurs rôles essentiels pour la future maman.
En s’asseyant chaque jour en silence, celle-ci pourra renforcer sa confiance en son corps et, ainsi, faciliter sa grossesse et son accouchement en s’ancrant dans le moment présent.
Dans cet article, nous verrons donc :
- Comment la pratique de la méditation peut être d’une aide précieuse pour s’approprier sa grossesse,
- Pourquoi la reconnexion au moment présent est essentielle pour la femme enceinte,
- Les bénéfices de la méditation pendant la grossesse,
- Comment la méditation peut grandement aider à réduire les douleurs de l’accouchement,
- Pourquoi et comment lâcher la peur des douleurs liées à l’accouchement.
1. La méditation avant l’accouchement
La grossesse est une expérience si vive qu’elle ne peut être sans conséquences sur l’activité mentale de la femme enceinte.
D’un côté, ses variations hormonales influent presqu’inévitablement sur ses émotions. De l’autre, ses croyances et éventuelles peurs liées à la grossesse, à l’accouchement mais aussi au fait d’être mère et d’accueillir son bébé peuvent se renforcer, s’amenuiser ou tout simplement changer.
Dans tous les cas, il s’agit sans contredit d’un moment de l’existence propice à l’agitation mentale.
La pratique de la méditation est importante tout au long de l’existence. Certains événements de la vie peuvent être traversés de manière plus légère et positive grâce à la pratique de la méditation : c’est le cas d’une grossesse.
a. Méditer pour revenir à l’essence de l’accouchement : l’acte le plus naturel qui soit
Pour la femme enceinte, la méditation permet de se reconnecter à l’idée que l’enfantement est l’acte le plus naturel qui soit.
Cette notion, aussi évidente soit-elle, est largement entachée par l’approche occidentale des soins apportés à la femme lors de la grossesse et de l’accouchement.
Entre la multiplication des rendez-vous médicaux, les interdictions alimentaires et l’environnement hyper médicalisé qu’offrent les services hospitaliers dédiés aux naissances, il y a de quoi se sentir plutôt malade que sur le point de donner la vie.
La pratique de la méditation peut donc aider la femme enceinte à se réapproprier sa grossesse et à se sentir plus autonome face à toutes les étapes qui l’attendent.
b. Les bénéfices de la méditation pendant la grossesse
En développant sa confiance en elle et en se souvenant que son corps sait instinctivement enfanter, la femme enceinte peut traverser sa grossesse avec plus de sérénité.
D’autre part, nous savons que la méditation améliore le sommeil. À différents stades de la grossesse, le sommeil peut être affecté par diverses causes physiologiques et hormonales.
Une pratique méditative permettra de mieux faire face aux insomnies, aux difficultés à s’endormir et aux réveils nocturnes qui peuvent rendre difficile la vie des futures mamans.
Enfin, la pratique la méditation implique une amélioration et un approfondissement de la respiration.
Une respiration profonde est essentielle à la bonne circulation de l’énergie dans le corps et sera donc extrêmement bénéfique pour la future maman.
De plus, elle pourra ensuite utiliser de bonnes méthodes de respiration profonde en dehors des séances de méditation, comme lors de séances de relaxation par exemple.
2. Un environnement positif et serein est essentiel pendant la grossesse
a. La méditation : une pratique essentielle pour tous
S’il y a grand intérêt à pratiquer la méditation pendant une grossesse, c’est tout aussi vrai pour chaque personne qui entoure une femme enceinte de près.
Un environnement positif et serein est aussi bénéfique pour la future maman que pour le fœtus.
D’ailleurs, comme vous pouvez le lire dans mon article portant sur la méditation pour femmes, cela va encore plus loin que nous l’imaginons : il a été découvert que l’état émotionnel du père est transmis à ses spermatozoïdes…
Alors, avis à tous : il n’y a pas de meilleur moment pour commencer à méditer que tout de suite !
b. Méditer tout au long de la grossesse pour se préparer à l’accouchement
Enfin, il est important de noter qu’une femme enceinte pourra mieux profiter des effets de la méditation lors de son accouchement si elle la pratique déjà depuis quelques temps.
Il lui sera beaucoup plus facile de s’ancrer dans le moment présent lors de son accouchement si elle s’y est exercée quotidiennement depuis plusieurs mois déjà.
3. Méditer pour faciliter l’accouchement
Dans un reportage télévisé portant sur la gestion de la douleur durant l’accouchement, un médecin racontait avoir fait une expérience intéressante.
Présent dans la chambre d’une patiente qui se préparait à accoucher, il lui demanda de décrire les sensations provoquées par les contractions. Celle-ci se concentra alors pour lui relater ce qu’elle ressentait.
Après quelques minutes passées ensemble, durant lesquelles la patiente focalisa toute son attention sur son ressenti dans le moment présent, le médecin lui demanda : “dites-moi, avez-vous eu mal pendant que vous vous concentriez sur vos sensations ?”.
Celle-ci lui répondit, tout étonnée : “vous venez de me faire prendre conscience que je n’ai presque pas eu mal pendant cet exercice, alors que mes contractions précédentes étaient très douloureuses !”.
Comment le fait de se concentrer sur une douleur ou une sensation peut-il en diminuer l’intensité ?
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’explication est pourtant simple. Lorsque nous souffrons, nous nous projetons dans le futur. “Combien de temps cette douleur durera-t-elle ? Vais-je pouvoir me sentir bien à nouveau ? Que va-t-il se passer ?”.
La peur liée à la douleur nous propulse dans le temps : nous craignons de ne pas nous en sortir et espérons en être délivré dans un avenir proche.
Nous nous déconnectons ainsi de notre sensation réelle dans le moment présent et amplifions la sensation de douleur en y ajoutant le stress lié à l’anticipation négative.
Le cercle vicieux est donc enclenché : plus nous avons peur, plus nous nous crispons physiquement et plus nous avons mal.
Voilà en quoi la méditation peut faciliter l’accouchement et grandement en réduire les douleurs : en accueillant ce qu’il se passe en elle dans le moment présent, la femme prête à accoucher se détache de croyances limitantes telles que “C’est trop dur, je n’y arriverai pas” ou encore “toute femme qui accouche ressent d’effroyables douleurs”.
Ces croyances la préparent au pire : persuadée qu’elle souffrira, elle se conditionne à la souffrance et la vivra sans aucun doute. Son corps tendu et stressé par ce qui l’attend ne saura se relâcher pour mieux faire face au travail de l’accouchement.
Contrairement aux croyances populaires, ce n’est pas en nous concentrant sur un élément extérieur que nous pouvons soulager la douleur, mais en l’accueillant et en l’acceptant.
Un esprit détendu, prêt à affronter ce qui l’attend est la condition sine qua non à un corps disposé à travailler avec souplesse et ouverture.
4. Une douleur transformatrice
Pour terminer, je vous propose de nous pencher sur le regard que nous posons sur les douleurs ressenties lors d’un accouchement.
En règle générale, nous rejetons la douleur car elle est, dans notre esprit, reliée à une blessure ou à une maladie.
Pourtant, l’accouchement n’est ni l’un, ni l’autre ! La douleur ressentie lors d’un accouchement – lorsque douleur il y a – pourrait alors être qualifiée de douleur de passage : une sorte de transition entre deux états.
Comme le souligne Nancy Bardacke, auteure de l’ouvrage Se préparer à la naissance en pleine conscience :
“Les douleurs de l’accouchement appartiennent à une catégorie bien particulière. Je vous propose le concept de « douleurs transformatrices ». Ces formes de douleur sont ce que l’on pourrait qualifier de « douleurs normales ». Il s’agit bien de la douleur liée à notre corps mortel, un corps qui existe avec le « rythme de la nature », qui naît, grandit, connaît parfois la maladie, probablement la vieillesse, et la mort. La douleur physique fait tout simplement partie de la vie.” **
Voilà chers lecteurs et, surtout, chères lectrices, une pensée qui vous aidera à mieux accueillir les différents ressentis de votre grossesse et de votre accouchement.
À partir du moment où vous accepterez la douleur, vous ne la subirez plus et surtout, vous la réduirez considérablement.
Pour finir, rappelez-vous que la mise au monde d’un nouvel être est à l’origine même de l’existence, alors profitez de la magie de chaque instant ! À tous les futurs mamans et papas, je vous souhaite une merveilleuse grossesse ponctuée de séances… sur vos zafus !
À très bientôt sur le blog et derrière les portes de l’Académie Tangram pour apprendre à méditer !
Christophe
** Source : Accouchement : la pleine conscience pour accepter la douleur. INREES, 20 janvier 2015. [En ligne]. https://www.inrees.com/articles/Accouchement-pleine-conscience/ Consulté le 25 janvier 2020.
merci, superbe article.